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Chapitre 16

 

 

- Oui, je n’attends que cela. Tu pourras te venger tant que tu le souhaites, m’arracher les yeux et la peau des os, me réduire en cendres si tu veux. Mais je ne te lâcherai pas. Je te garde entre mes bras, pour le seul plaisir de t’embrasser encore...


Oscar se sentit glisser au fond d’un abîme et pria pour que personne, jamais, ne vienne l’en tirer. Même si tous ses réflexes demeuraient intacts, à la plus grande joie de celui qui la tenait contre lui.

- Vous n’êtes qu’un beau parleur, Girodel...j’en ai eu les preuves. Foutre de foutre, lâchez-moi !
- Tu viens de m’embrasser, recommence.
- Ne me donnez pas d’ordre, Lieutenant !
- Un baiser, Oscar. Maintenant.
- Espèce de rustre !!
- Tu n’as pas idée à quel point. Bon sang, sais-tu que tu es belle ?
- A...alors si vous croyez...pensez...que...et puis comment le savez-vous d’abord, on y voit mieux que dans une soupe, ici !
- C’est toi qui voulais dormir. J’ai soufflé la bougie,selon tes ordres.
- Qu...mais pas du tout ! C’est vous qui...
- ...et puis je n’ai pas besoin de lumière, pour te trouver ravissante. Juste faire cela.

Malgré toutes ses griffes dressées, la jeune fille ne put empêcher les lèvres caresser sa joue, renversant les murs de cette chambre; de même que l’intérieur de son ventre ce qui ne valait pas mieux pour sa tranquillité. Avec un tel homme vous tenant dans ses bras, tranquillité devenait de toute manière un concept très flou. Mot qui caractérisa parfaitement son regard, d’ailleurs : l’obscurité eut soudain des charmes intensément flous pour Oscar, à y plonger pour ne rien voir. Uniquement percevoir.
Les mains viriles, déjà, qui ne broyaient plus ni sa hanche ni son corps, elles l’accueillaient. La menaient vers lui, l’attiraient, et...décachetaient admirablement les boutons de veste.

- Arrête...murmura t-elle, confondue de soudaine intimité, enfin bue et assumée, pour celui qui embrassait doucement l’ossature de sa mâchoire, et plus bas, son cou.
- Non, répliqua t-on de manière rauque. Ta chemise est également ravissante mais je crois que je vais te l’arracher dans très peu de temps.
- Quand, exactement ? balbutia t-elle, avant d’entendre le déchirement de l’étoffe.
- Maintenant, dit-il en la pressant aussitôt contre lui, peau contre peau.

Désirer quelqu’un est une chose. Être désirée, une autre, si complètement impensable qu’Oscar en perdit le souffle, là, quand il repartit à la conquête de son cou avec toutes les faims du monde. Sans se rendre compte surtout, que son étouffement devenait purement technique.

- A...arrête ! finit-elle par supplier, s’accrochant à lui, à ce tissu qu’il portait encore.

Sa voix devait contenir assez d’urgence pour qu’il s’exécute, en un tel moment cela tenait de l’héroïsme. Il écouta un instant ses respirations saccadées, se devinant l’un l’autre, écarta une mèche de son front chaud. Et dévia bien vite sur sa gorge.

- Je tuerai l’homme qui t’a imposé cela...
- Il s’agit tout de même de mon père, gémit-elle, moins par la menace lancée que sous la main venue sur l’infâme bandage enserrant sa poitrine. Cela...cela n’est pas si facile de s’en défaire...je...
- Il suffit juste de tirer ici, et là.
- Ce n’est pas ce que je veux dire !
- Je sais. Excuse-moi. Un rustre, tu avais raison, sourit-il.

Elle le devina ce sourire, tout à la fois excitant et apaisant. On n’y voyait vraiment rien. Et ne pas profiter de la beauté de cet homme devint intolérable, même si elle fut absolument certaine de ne pas en mener large lorsque le regard gris transpercerait ses pudeurs. Là aussi, concept relatif : son Lieutenant était tout de même dans son lit, sa manière d’embrasser et de caresser défiait toutes les lois militaires connues. Elle avait franchie déjà quelques limites, pas de doute.

- Il faut...j’ai envie de te voir, j’ai besoin...

Bon sang, comment s’y prendre ! Aucune règle pré-établie, voilà bien la foutrerie des affaires de lit ! Mais il comprit, comme à son habitude, sans rien en dire ni se moquant grâce à l’inspiration du moment : ses mains légères, et brûlantes, encerclèrent son visage.

- Tu vas réussir à me rendre complètement fou de toi, sais-tu...
- J...tu tentes encore une de tes manoeuvres fourbes, vil séducteur...
- Mais non. Tu oublies que mon terrain de chasse reste les pintades. Et tu n’es pas une pintade. Et tu devrais m’embrasser.
- Non.
- J’allume la chandelle, alors ?
- O...ui.
- Tu es sûre ?
- Non.
- Mais si je ne le fais pas, tu m’arraches les yeux n’est-ce pas ?
- Oui...
- Tu es irrésistible. La folie me guette, je te préviens.
- Menteur !

Elle eut froid, un peu, quand il la lâcha pour s’étendre au-dessus d’elle, de cette même manière déloyale qu’un instant plus tôt il usait pour faussement lui souhaiter bonne nuit.
À la lueur incertaine, elle redécouvrit la chemise virile baillant aimablement, presque sous son nez. Ce corps, mon dieu...elle osa toucher sa taille, le bassin robuste en lévitation près du sien, capta finalement le regard interrogatif et légèrement amusé.

- Quoi ! chuchota t-elle, immédiatement sur la défensive.

Elle avait raison. Ce regard gris tombant des hauteurs était...renversant. Inattendu. Pire...: outrageusement tendre. Avec une pointe de scandale nimbant le tout, cela vous achevait sur place. De fait elle rougit et son souffle repartit vers de folles cavalcades sans transition aucune, elle en jura, ce fut à ce point.

- J’allais le dire, souligna Girodel de son poste d’observation.

C’est surtout Oscar qui regardait, cette fort intéressante carcasse incendiant ses sens. Comment était-il parvenu à un tel résultat, musculairement parlant ? Elle s’y était acharnée durant des années, elle, pour cette piètre silhouette qui lui faisait honte. Enfin depuis quelques minutes ses certitudes vacillaient : quand il l’enlaçait, la différence de carrure lui apparaissait comme étrangement agréable. Foutrement troublante. Etre serrée dans ces bras-là devenait un exercice de santé publique.
La nature n’était peut-être pas si mal faite : il avait trop de muscles, elle pas assez, le tout était explosif. Mais quand même, il était encore opportun de s’énerver, juste pour masquer l’essentiel: sa gêne.

- J’ai le nez de travers ? Vous voyez bien, vous êtes un menteur ! Je suis laide...arrêtez de me regarder de cette...manière.
- Tu me dis vous ?
- Je..je dis ce que je veux ! Et puis...c’est vous, aussi, tes...yeux, ils...
- Il faut réellement que je me les crève, alors.
- Oui. Votre petite pimbêche vous soignera.
- Qui donc ?! Ma..., et il éclat de rire. “Tigresse” n’est vraiment pas usurpé, avec toi ! Tu es pire qu’un troupeau tout entier ma parole !
- On ne dit pas troupeau, mais plut...

Il se dressa et dans l’exact mouvement l’arracha à la couche pour la souder à lui, à genoux, taille contre taille; et nettement plus incendiaire, bouche contre bouche.
Ce fut...expérimental. De l’intensément jamais vécu. Elle faillit devenir plus consistante que la rosée du soir sous ce baiser, mais il la tenait ferme. S’il tentait beaucoup d’expérimentations de ce genre, elle ne passerait pas la nuit. En outre, il savait faire plusieurs choses à la fois : il la débarrassa de sa veste et de sa chemise éventrée, puis ponctua l’attaque d’un sourire splendide, essoufflé.

- Tu me plais, Capitaine, tu n’imagines pas à quel point !
Elle en avait une idée de plus en plus précise. Elle plissa les yeux, aussi exsangue que lui.
- Vous voulez ma mort, c’est ça...Et arrêtez de me regarder de cette façon !
- Je pourrais te retourner le compliment.
- Moi ?! Je te regarde... MOI ?!
- Tu me dévores littéralement des yeux.
- Girodel, je vous jure que je vous casse la figure si vous répétez ça !

Il planta ses lèvres dans son cou et murmura un lascif “Tu-me-dévores-des-yeux” qui mit le feu aux poudres : maladroite, Oscar s’écarta et balança artistiquement son poing dans le vide, déséquilibrant la masse déjà incertaine de leurs deux corps. Le tout finissant par-dessus bord, emportant au passage une partie du dais avec eux, au sol, fracassé par les rires du beau lieutenant.
Qui la tenait toujours fermement, maintenant sous elle.
“Maintenant SOUS moi !!! ” hurla Oscar mentalement.
Cela changeait tout.
Vraiment tout.
Parce qu’il riait.
Il avait dû en prendre un bon coup derrière le crâne, et pourtant son explosion de joie était pure jouissance ! Redoutable comme jamais, parce que jeune, heureux simplement. Il se prenait une bosse et il était content, voilà bien du mystère ! Oscar en fut toute interdite. Son coude s’enfonçait dans les côtes de son lieutenant, elle l’écrasait, un peu de poussière aspergeait le tout, et il était content ! Etrange, ce garçon. Fou.
Complètement irrésistible.

Concentrée, elle accentua son point d’appui douloureux et timidement mena ses doigts fins vers le mâle visage. Le rire se dompta sous la caresse, se fit sourire, puis tentation.
Quelque chose changeait, oui.
Par le bouillonnement de ses hanches, des siennes, senties à travers les tissus d’hommes. La différence complémentaire la transperça. Elle, dépourvue de ce membre qu’en paroles bravaches elle revendiquait, et lui...
Ses lèvres remplacèrent ses doigts.
Elle l’avait déjà goûté, savouré, et ce fut comme une première fois contre la peau rude et douce..
- Tu me plais aussi...balbutia t-elle entre deux pressions sur les lèvres closes du jeune homme.

L’avait-il entendue ? Il ne bougea pas, se laissait embrasser, partout, les yeux fermés. Seules ses mains pressant les reins de la jeune fille témoignaient du feu le ravageant certainement. Elle écarta le col large, la chemise béa un peu plus, elle voulut la défaire des hauts de chausses mais les paupières s’entrouvrirent.
- Non ! souffla Oscar, ses doigts enclosant aussitôt le regard gris. Jure-moi que tu ne me regarderas pas, dit-elle contre sa joue. Jure-le moi, je t’en prie...
- Je te le jure, sur ma vie.

Bien sûr, qu’il comprenait.
Elle se dressa, sur lui, retrouva le geste familier. Elle avait une étrange confiance, tandis que ses bandages cédaient sans mal. Il ne faillirait pas. Ne la trahirait pas. Il allait tenir parole, ...du moins elle l’espérait : sa respiration, à lui, devenait infiniment plus saccadée tandis que la sienne propre se libéra, encore un peu plus, puis tout à fait.
La tête pleine de brumes elle se ploya, confondue par sa propre audace, ses seins contre la peau nue.
Il reçut la décharge comme un fer marquant sa chair, son corps entier, qui se tendit soudain.
- C’est trop, Oscar. Cela, je ne peux te le promettre, de ne pas...

Il bascula et soutint un instant le regard azur sous lui, en cueillit l’inquiétude, puis baissa le sien.
Désespérée, Oscar vit le beau visage se fermer peu à peu, mâchoires saillantes, terrible.

C’était fini.
Il découvrait enfin le monstre qu’elle était, connaissant le même dégoût qu’elle éprouvait à chaque découverte dans le miroir de ces ignobles...
- Cette fois, c’est certain. Je vais le tuer ! rugit-il.
- Qu..quoi ? murmura Oscar au bord de l’évanouissement.
- Ton père. Je vais l’occire, pour avoir eu l’audace de dérober de telles merveilles aux yeux du monde !
- M...je...quoi...
- Oscar, par tous les dieux, ne comprends-tu pas que je suis en train de tomber sous le charme de ce que je vois ?!
- Tu...vas...hein ?!!
- Tes seins, par tous les diables ! Ils sont superbes. Vas-y, casse-moi la figure, écharpe-moi ou crève-moi les yeux, cela m’est égal parce que tout est de ta faute: je vais te faire l’amour, Oscar, maintenant, et pour ton seul plaisir, ça aussi je te le jure !
- Girodel !

Elle eut beau lancer un autre retentissant “Girodel !” très fâché, rien n’y fit, sa gêne et sa colère la fuyaient allègrement, mais pas son désarroi : il trouvait ces...choses, plaisantes ? Elle plongea ses doigts dans la chevelure pour s’y accrocher quand il la saisit encore, chavirée, rendue enfin à ce lit qui gémit à fendre l’âme, tout comme elle-même et son autre “Girodel...” exhalé sous un plaisir nouveau.

Une nouvelle expérimentation. Une nouvelle petite mort. Son corps s’arc-bouta sous les baisers dont sa poitrine fut l’objet, elle n’arrivait plus à s’ancrer dans quoi ce se soit de concret. Le voyage, son père, la tsarine, tout s’anéantit sous le poids de cet homme, ses bras, la chaleur invraisemblable de ses étreintes.

 

L’espace d’une fulgurance Oscar apprit que ses seins n’avaient pas été créés pour sa seule souffrance; pressés contre le torse de ce professeur très particulier, ils lui causaient même de redoutables absences.
Elle s’échappait d’elle-même. Plus de conscience, rien, juste cette faim totalement scandaleuse comme une éclaircie dans toutes ses années d’orages et de combats. Une légèreté, un parfum de souffre, en un mot : un homme. Cet homme-là.

Elle redit son nom, un peu comme on brandit un talisman écartant les ombres, au point qu’il revint lui caresser la joue de son sourire.
- Mon beau Capitaine, tu peux être fière de toi : je te l’avais bien dit que je ne pourrai me rassasier si facilement de ton corps. Tu vas m’avoir dans ton lit bien des nuits, tant pis pour toi...

Même ses yeux gris étaient différents. Enfin, non, juste la perception qu’elle en avait. Bon sang, plusieurs nuits avec lui...elle n’arriverait jamais à les attendre. A patienter.
Elle frémit intensément, non de froid, seulement parce qu’il jouait de ses doigts nerveux avec la pointe de son sein en lui murmurant ces choses. Et elle le regardait. Alors qu’il était encore habillé de sa chemise, et elle plus du tout. Ce n’était vraiment pas équitable.

Elle reprit sa tentative de tout à l’heure, tirant, avide de découverte, bousculant sans soin le tissu, elle n’était pas Oscar pour rien. Son besoin de conquête grandissait, enflait, fut démesuré lorsqu’il fut torse nu. Elle s’en étrangla.
- Tu es vraiment beau, déglutit la jeune fille de manière concentrée.
- Cela a l’air de te contrarier ! rit-il doucement.
- Non ! Non...c’est que...cela me donne envie de t’embrasser, là..., et elle effleura les méplats des pectoraux puis ceux du ventre. Est-ce que...c’est mal de faire ça, je veux dire...
- ...selon ta fameuse expression “doit-on respecter un ordre précis”, mmh ? A ce stade, mon adorable, je pense que tu peux te permettre tout ce que tu veux. Je ne te garantie pas que le lit tienne le choc, par contre, il se peut qu’il y ait des représailles...

Elle sourit largement, peut-être bien pour la première fois, elle ne savait plus. Tout lui plaisait beaucoup, lui, sa façon de “faire l’amour”, le nom qu’il venait d’utiliser et le ventre dur, les représailles, tout cela n’était pas mièvre ni inquiétant. C’était comme sur un champ de bataille, mais en mieux. Vraiment beaucoup mieux. Et puis il la laissait faire ce qu’elle voulait, ce n’était pas négligeable. Hors de question de s’en priver.
La peau était chaude, vivante...souple par endroit et incroyablement ferme, Oscar expérimenta le torse avec une délectation étonnée, puis une égale contrariété au bout de quelques secondes: il souriait, trouvait ses baisers somme toute agréable. Mais pas plus. Sauf quand ses seins effleuraient la peau virile, là elle le sentait se tendre, se contenir, épaississant l’atmosphère un bref instant par son regard voilé, mais il se reprenait. Pas d’absences, de gémissements, d’inconscience, comme elle-même, plus tôt...foutre !

Elle n’avait pas plus d’effets que cela ?

Une pointe désagréable vrilla son orgueil qu’elle ne savait encore nommer féminin, ce peu d’équité lui semblait profondément injuste. Elle l’observa, vraiment contrariée à présent.
Avant de voir ses traits changer imperceptiblement.

- Tu t’aventures vers des contrées dangereuses, Capitaine...
- Les représailles ? interrogea Oscar en se mordant les lèvres, pour qu’il ne vit pas son coeur bondir à travers son sourire. Elle assura sa prise sur ce qu’elle avait découvert dans une voiture de voyage, un certain matin.
- Les représailles, opina t-il, concerné. Je t’ai pourtant déjà expliqué les effets que cela peut avoir de laisser ainsi ta main sur mon sexe, tu ne peux plus te retrancher derrière ton ignorance...
- Certes, reconnut-elle. Mais...admets à ton tour que nous ne somme plus “dans un tombeau chaotique”. Et que je n’aie que foutre que tu me déçoives.
- Voilà qui est encourageant.
- Non, je...pardonne-moi, ce que je voulais dire, c’est...

La deuxième seconde suivante, elle se retrouva allongée et très agréablement contrainte par la carrure surgie en représailles. Zut alors, elle n’avait rien vu venir...
- Mais dis-moi, Capitaine de Jarjayes...ne serait-ce point des excuses sincères que je viens d’entendre ?
Elle s’agita, enfin essaya, complètement à la merci de ce beau tortionnaire. Ce qui bizarrement l’excita énormément, se rendant compte que peut-être il ne la laisserait pas toujours faire ce qu’elle voudrait.
- Je...ne vois pas de quoi tu parles...
- Ah non ? Tu mérites vraiment que je te fasse subir le même traitement.
- Mais...je n’ai rien d’intéressant, entre les jambes...je n’ai pas ce que tu as, toi. J’aurais tellement aimé te ressembler...

Il la regarda, interloqué.
- Alors...tu ne sais pas ?
- Pardon ?! Qu’est-ce que je dois savoir !
- Tu ne t’es jamais touchée?
- Tu es fou ! De quoi parles-tu ! Girodel, si c’est encore une de tes manigances pour te moquer de...
- Ma belle Oscar, tu vas me faire mourir de désirs, je te jure...
- Cesse de jurer ! Et...et puis je ne suis “ton” Oscar, et puis je ne suis pas belle, et puis je...bonté divine, mais qu’est-ce que tu fais !
- Je te prouve que tu as tort, comme d’habitude, murmura t-il tendrement à son oreille tandis que sa main, elle, coulait entre leurs bassins.
- G...Girodel ! Je te somme d’arrêter im..médiatement ! articula la jeune fille de manière intensément floue. Je...oh ! Mais je n’ai pas fait ça...moi !
- C’est parce que je suis un rustre, continua t-il en glissant ses doigts dans le déboutonné de ses hauts-de-chausses, caressant la peau douce de son bas-ventre.
- Foutre de foutre, Lieutenant, vous serez sanctionné pour...pour...ça...bégaya t-elle, le regard merveilleusement hébété planté dans ses yeux attentifs.
- Tu n’as qu’à ne pas proférer de telles folies: “rien d’intéressant”, non mais je t’assure...
- Gi...mais tu me...
- Je te touche, oui. Là, au plus délicat de ton sexe “peu intéressant”, je te caresse...
- G...Victor, je...t’interdis...de...arrête...exhala t-elle en s’accrocha à lui, cambrée dans la nouvelle expérimentation. Sa cuisse céda, puis s’ouvrit, elle jura. Et lui, traître sublime, accentua ses rotations légères à l’intérieur de ses lèvres intimes, obscurément offertes.
Elle l’embrassa, intensément, mais quémandait le second souffle impossible à trouver tandis que montait, montait la sensation, par vagues lointaines.
- Victor, c’est...ce...
Je sais, je sais, la berçait-il presque. Ce n’est rien, pourtant, tu n’en es qu’au début...
- ...ce n’est...pas...gémit-elle encore.
- Non, ce n’est pas le seul plaisir que peut te procurer cet organe si inutile.

Elle voulut rire, cela s’étrangla en une sorte de sanglot sec, elle le griffa en voulant l’étreindre; puis se ploya contre le drap, sous sa main. Et peu à peu reprit le cour de sa vie, tandis que montait, montait la sensation par vagues charnelles. Ses yeux plantés dans un ciel gris, elle demanda en silence bien plus, bien plus...

 

 

 

16.

 

 

 

 

 

 

 

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