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Chapitre 2

 

 

 

La demeure Jarjayes se réveilla mal, le matin suivant.

 

Un trop plein de non dits rôdaient au travers des couloirs, chaque rencontre fortuite fut autant de boite à clous sous la semelle des susceptibilités.

Grand-Mère essuya les foudres du Général pour on-ne-sut-jamais quelle carafe renversée, André manqua de peu la gifle de son aïeule en retour puisqu’il allait de soi que ce fut sa faute.

Oscar, tombant peu après nez à nez avec le jeune homme, décida également de sa culpabilité, jugea, rendit la sentence, et appliqua la peine avec force injures et postillons, sans même savoir de quoi il s’agissait.

La bâtisse ressembla bientôt à un terrain d’opération militaire miné par quantité de foyers incandescents, ne manqua plus qu’un pauvre hère s’agitant de-ci de-là un étendard blanc vissé au poing pour réclamer, en vain, l’armistice.

 

Pour dire vrai, tout ceci favorisa grandement les affaires d’André Grandier.

 

Car il avait élaboré un plan, un plan bien spécial, cogité puissamment durant cette courte nuit.

« Aux innocents les mains pleines ! » meuglait l’ancien précepteur d’Oscar, et donc le sien, lorsque tous jeunes enfants ils s’ingéniaient à lui accrocher des poules en papier dans le dos sans vraiment prêter attention à la quintessence spirituelle de la parabole ; depuis quelques heures, elle le hantait.

Malgré la gifle, les férocités humides d’Oscar ou la suspicion du Général, le jeune homme était résolu à découvrir l’horreur s’abattant sur la destinée de son amie. Parce qu’évidemment, sitôt ses capacités mis en doute, plus personne ne fit attention à lui. On le méprisait ? Il redoublerait de candeurs. On le bafouait, le battait, l’humiliait, il jouerait l’idiot. Qui se soucie d’un absent ? D’une inconsistance ? Ah les grands hommes, qu’ils s’y essaient à l’abstraction ! On verrait, alors, ce qu’André Grandier donnerait dans le palpable. 

Eh bien non il ne savait pas parler le Mouche ; il n’y entendait rien en ombrelles de matinée, de soir, de goûter ou n’importe quelle autre heure exotique. Les échecs pouvaient roquer entre eux la panse replète, il n’en avait cure.

Mais son plan, ce plan bien spécial, il allait le fourbir. Jour après jour s’il le fallait. Il n’aurait plus deux yeux, mais mille ; et autant d’oreilles, traînant partout.

 

La première de ses ruses devaient constituer à être présent à la Cour, ce matin-là. Exercice ardu quand par vengeance, on vous ordonne d’aller astiquer une bonne demi centaines de fers à chevaux. N’est pas Perrault qui veut, dites, ma bonne commère ! Ces lectures pour filles, il les connaissait figurez-vous, même s’il ne l’aurait avoué sur le billot. Seulement Cendrillon la pauvre petite sotte n’accrochait pas de poules en papier, elle ne connaissait rien à rien à récurer sans fin ses gamelles de cendre, inutile d’être aussi martyr pour à la fin n’épouser qu’un Prince. Un Prince n’est rien, lorsque des dizaines de secrets bien émoustillants courent parmi les haies des jardins. Un secret…ah, LE secret…

Il s’émerveilla de sa propre ingéniosité.

Oscar et le Général sitôt partis, il inventa d’extraordinaires complications domestiques : les fers se cassaient les uns après les autres, les chevaux en vomissaient de contrariété, le feu s’éteignit dans la forge rien qu’à le regarder. Très patiemment, il mentit, renversa la quiétude du domaine. On cria, supplia, le ciel fut pris à témoin.

André jubilait. Innocemment, les mains comblées.

 

Il ne lui fut pas très difficile ensuite de chevaucher à perdre raison jusqu’à Versailles.

Il connaissait les usages, les audiences de la Reine n’avaient lieu que peu avant midi. Sa principale inquiétude étant évidemment qu’à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle : l’ignominie pouvait frapper à tout moment, et la situation d’Oscar si grave en apparence qu’une entrevue confidentielle allait de soi. Mais le Général parlait de disgrâce publique…non, non décidément, la procédure d’anéantissement ne pouvait qu’être formelle.

« On » allait convoquer Oscar, et on l’abattrait. Puisqu’elle refuserait, l’évidence même.

 

Foutu tempérament…Ce secret, bon sang ! Au cours du répit offert par l’élaboration de son plan, cette nuit, impossible de rien deviner. Et de tout échafauder, encore et toujours pour des nèfles ; rien, rien de sortait de ces vaines élucubrations ! Alors, voir…

 

 

Le commode, est que personne ne vous remarque lorsque vous élaborez des plans.

Peut-être un peu aussi parce que vous êtes en livrée marron, avec une allure de laquais en bandoulière pour entrer par les cuisines.

A peine un salut quand vaguement on le reconnut ; André faisait parti de l’attirail d’un noble après tout. La piétaille ne se mélangeait pas avec les dissidents, les traîtres. Qu’il serve Oscar l’embaumait pire qu’une momie égyptienne, et ses bandelettes à lui aux yeux de ces gueux n’enserraient pas sa poitrine mais sa réputation : accepter de tant de dévouement les mœurs aristocrates le rendait plus puant qu’une sardine. Le jeune homme n’en avait cure, non plus des œillades engageantes que certaines filles jolies et potelées lui lancèrent au passage.

Foin des fumets alléchants, des minois fades, et des hostilités de cochers : là-haut, dans les salons parquetés luisants d’obséquiosités, se nourrissaient des drames à la hauteur de son ambition.

 

Tous se montraient, virevoltaient, chuchotaient pour asseoir la suprématie de leur soumission, hommage rendu à leur médiocrité pour la plupart. Ah, le plaisir de s’avilir, quel goût exquis dans une bouche poudrée que celui d’un compliment ouvragé, faux, ourdi de longue date pour quémander une rente misérable, ou simplement conforter sa présence à la Cour !

Etre là, toujours…Plier genou, supplier, flatter, obtenir, calomnier.

 

Les Jarjayes dénotaient, invariablement, André depuis longtemps l’avait remarqué.

A eux deux, le Général et le fils, ils formaient un îlot d’austère raideur parmi le flot de souplesses suspectes. Leurs regards, surtout. Leurs yeux ne pliaient pas, ils se plantaient au contraire dans la foule de visages mouvants et les vrillaient de courage tranquille et froid. « Ah, ces militaires… » entendit chuchoter André.

On mettait tout sur le dos des canons, décidément.

Pauvres idiots.

Mais ces deux-là, ussent-ils été charrons ou tripiers, qu’une même flamme vibrerait chacun de leurs muscles ! Crétins de courtisans, vous ne méritez décidément pas plus que la paille qu’on vous offre à manger si vous ne voyez pas l’étoffe soutenant la carrure de ces deux-là. Pas de chair, mais de devoirs, et l’infernal honneur à tout endurer.

 

Il hésita un instant : s’avancer ? Mais non voyons : la poule du précepteur !

Et les mains pleines, toujours derrière le dos. Dans l’encoignure, voilà. Un pilier, un courtisan, en alternance. S’avancer juste encore un peu, et zou, on écoute, on laisse tous traîner, les milliers d’oreilles et d’yeux, on n’a plus de scrupules. LE SECRET ! Pas plus joli fumet que celui-là. Il va suinter, va se révéler, dans peu de temps, ah, bonheur…

A peine si le jeune homme remarqua le brouhaha féminin montant au loin, sur sa gauche.

 

L’acuité du Général, elle, s’y attacha aussitôt.

Les humeurs du grand homme et son manque de sommeil, surtout, l’y poussèrent. Très peu sa curiosité. Ce ne serait que lui, toutes ces perruques passeraient par les fenêtres. Détestable race que ces moutons de cour, combien il regrettait de n’être sur quelque champ de batailles complexes.

La stratégie, voilà bien une denrée rare par ces temps troublés…Peste, mais peste soit de son manque d’imagination !

Tournant cette nuit parmi les ombres de son bureau aucune grâce divine n’était descendue à lui, pourtant. Il ne savait plus aider son fils que par la défaite, et cela, même la mort ne pourrait apaiser pareil outrage. Sa défaite, la sienne ! Son malheur de père, son mensonge bafoué, rendu à la vérité, tout avouer…

Mais qu’était-ce encore. Peuh, ces femelles à s’ébaubir de riens, là-bas…jamais il ne pourrait regretter que sa chère Oscar n’en fasse pas partie, jamais.

Mais quoi, aucune solution pour sauver ce fils prodige ! Qu’elles arrêtent donc de caqueter un peu, qu’il réfléchisse, encore quelques minutes de sursis, après tout…

Après, rien.

Après, la fuite, la chute. Dire « non » à Sa majesté, voilà qui était extravagant. Mais lui en dire les raisons…se justifier…pour lui résidait là toute l’ignominie. Un vase, qu’on me donne un vase ! Mon royaume pour un vase, et puis tout casser, et puis…

 

Le Général de Jarjayes se décida à revenir au présent, pas mécontent de laisser quelques énervements couler dans ses veines : il allait calmer cette bande de poulailles, tudieu. Peut-être que la griserie bâillonnerait sa honte tout à l’heure.

Il affermit un peu plus le jarret, et fonça.

 

A sa profonde contrariété il eut du mal à se fendre un passage vers le théâtre des opérations.

Eh quoi, même ceci lui résistait ! Il faillit se sentir vieux, repoussa la première donzelle aussi rudement que sa morne mélancolie, puis tança une petite marquise aux yeux brillants qui se haussait, incapable de rien voir non plus.

 

Il n’avait aucune autorité pour agir de la sorte, et n’en apprécia que plus son sursaut d’énergie. Quitte à subir l’opprobre…autant finir en beauté et se mettre Versailles entier à dos.

Les Jarjayes n’ont pas la déchéance mesquine.

 

La surprise le statufia dans la seconde.

 

Au beau milieu de ce clapotis de dentelles et de roucoulements, un homme.

Comme lui, en uniforme, et comme lui l’air tout aussi contrarié sous ce déferlement de minauderies.

Un homme qu’il connaissait parfaitement. Et qui l’interpella aussitôt.

 

- Général de Jarjayes ! Je tenais à vous présenter mes devoirs, même si l’endroit est peu propice. Je…mesdames, je vous en prie ! Je dois m’entretenir avec mon supérieur, et il n’est p…

- Oh, cher Comte, ne soyez pas cruel ! Vous ne pouvez nous abandonner si vite !

- Mais si, précisément je…

- La Marquise de Verny a raison, nous ne sommes pas dans une caserne crasseuse ! renchérit une autre jeune fille fardée comme une poupée de musée.

- Non, Madame, nous sommes dans l’antichambre des Rois ! clama le Général, peu satisfait de ce ton condescendant. Antichambre qui n’existerait pas sans la dévotion de ces lieux « crasseux », comme vous dites, ni des militaires de Sa Majesté à en assurer la pérennité et la sécurité ! Votre petite personne ferait pâle figure si une horde de prussiens débarquait ici même ! Je doute que votre éventail fasse fuir le moindre casque à pointe, je me trompe ?

Le ton cassant fit son effet, tous les colifichets se tournèrent et lui firent face.

 

-Mais…que voulez-vous dire, bredouilla  la poupée mécontente, rougissante sous la farine de son teint imparfait. Je ne vous permets pas…

- Et moi non plus, Madame, je ne vous permets pas d’employer des mots définitivement trop grands pour vous ! La caserne, crasseuse ou non n’est pas un royaume, certes, mais sera toujours plus vaste que votre intelligence !

 

Une clameur massive marqua le trait, l’offense, l’affront. Hypocrite au possible d’ailleurs, car la phrase ferait dès le lendemain la délectation des salons.

Quelques rires fusèrent déjà, désarticulant la fieffée poupée, incapable qu’elle fut d’affronter ce roc. Toutes s’y fracassèrent, cela monta par vagues mais de pareilles  échauffourées étaient loin d’émouvoir le cœur de pierre du Général.

L’homme auparavant objet de tant de convoitises, un peu plus : il étouffa un sourire et entreprit de voguer vers l’indomptable militaire, une foison de compliments apaisants à la bouche.

Aurait-elle été moins séduisante, que la tentative serait devenue vinaigre. Et la voix, si gravement vibrante et posée, vaine à apaiser quoi que ce soit.

Par la magie d’une élégance l’homme traîna pourtant après lui force sourires retrouvés, des regrets, et beaucoup, beaucoup de soupirs.

 

Celui du Général de Jarjayes fut nettement plus agacé.

 

- Me direz-vous maintenant ce qui se passe, Monsieur ! marmonna t-il entre ses dents en entraînant l’individu vers une Oscar très pâle, attendant stoïquement l’aboiement du chambellan qui allait marquer le début du supplice.

- Par tous les Dieux, merci d’être intervenu. Ces folles m’auraient sans doute lynché à coup de caresses imbéciles.

- Ce n’est pas faute d’avoir eu envie d’en assommer quelques unes, certes. Je n’ai jamais vu de telles adorations, aucune retenue, quelle vulgarité ! Qu’avez-vous donc fait ?

- Pour mériter pareille engeance ? s’amusa t-on. Si je vous le disais, me croirez-vous…

- Essayez toujours, mais vite. La Reine va bientôt nous recevoir, mon fils et moi-même.

- Oui, j’ai eu vent de ceci…

- Comment, déjà !

 

La réalité dévidait son fil implacable, décidément, rien à Versailles ne s’ignorait moins que la catastrophe de ses sujets. Les autres accouraient, même, tous flairant le sang…

 

- Peu de choses restent longtemps secrètes, hélas… confirmait son interlocuteur. Mais si cela doit vous rassurer, peu seront étonné de la promotion que va vous assurer la Reine.

- Promotion ?!

- Et…oui bien sûr. Vous paraissez choqué ! Quoi d’étonnant. Je comprends que vous gardiez le secret encore un moment, mais il est plus qu’évident que votre fils ou vous-même allez recevoir une grâce substantielle. Un titre, une charge…les paris vont bon train dois-je vous l’avouer.

- Des paris !

- Mon Dieu, Général, mais vous semblez bien pâle. Votre expérience, la vaillance de votre fils, rien n’est ignoré ici, vous les savez fort bien. Et jalousé, de fait. Pour vous dire la vérité j’ai même misé encore hier plusieurs louis d’or sur une charge diplomatique vous concernant.

- Mais…mais…

- N’y voyez aucune offense, je vous en conjure ! La faute à ces imbéciles d’italiens aussi, qui dépassaient les bornes et m’ont échauffé les sangs, hier, au café du Commerce…

 

Un coup de tonnerre parut ébranler la carcasse entière du Général. Il pila net, tandis qu’au même instant le chambellan clamait le nom d’Oscar, puis les sien, leurs titres…

 

Chacune de ses respirations étaient suspendues à cette affreuse litanie, et voilà que son esprit se brouillait, soupesait…

 

- Vous étiez au café du Commerce ?! Mais, comment ! Pourquoi !

- Mon Général…on vous mande, je ne vous retarde pas plus longtemps…

- Attendez !  Qu’y faisiez-vous !

- Je vous demande pardon ? Je…faire attendre Sa Majesté, je….et bien, j’y pariais je vous l’ai dit…

- Mais POURQUOI !

- Comment cela, pourquoi…oh, je comprends, oui vous ne savez pas : je suis un habitué, hier je disputais un tournois contre un joueur italien de grande force prétendait-on…

- Et vous avez gagné ?

- M…mais oui, bien sûr…

- Parce que vous lui étiez supérieur ?! Dites-moi !

- Heu…est-ce à moi de le dire…je…Oui, évidemment oui…

- « Evidemment oui ! » AH, MON DIEU !!!

 

Comme  fou, le Général se rua sans transition sur Oscar et la happa littéralement à la suite du Chambellan, qui n’y comprit pas grand-chose. Un Jarjayes avait de quoi effrayer, mais deux ! Et lancés à pleine allure, fiers soudain, extraordinairement conquérants. 

 

- Père !!! mâchonna Oscar, très peu sensible à la conquête de sa manche d’uniforme par la main autoritaire.

- J’ai la solution, nous sommes sauvés ! répétait l’auguste géniteur, parfaitement insensible à ses regards de claires fureurs.

- Que vous arrive t-il, vous divaguez !

- Mon fils, laissez-moi faire, entendez-vous ? Ne dites pas un mot, laissez-moi tout arranger. Nous sommes sauvés, sauvés…

 

 

Aucun de ceux restés derrière eux n’entendit ce discours, évidemment, pourtant la commotion la plus vive s’était abattue dans les salons. Cette sortie pour le moins incongrue…

Cela, et conjugué à l’esclandre de la Marquise, ce ne fut plus une aimable cohorte attendant leur sortie, mais l’authentique cohue. L’évènement était ici, il fallait y être et s’y montrer.

 

Chose qu’André se garda bien de faire, prenant le paravent des courtisans comme il venait.

 

Il n’avait rien découvert, rien ! Si ce n’était un ballet des plus étranges, épaississant davantage ses pensées les plus farfelues. Mécontent, il se rendit compte être de moins en moins illuminé. Ses plans spéciaux se noyaient les uns après les autres. Plus d’yeux, ni d’oreilles, aveugle et sourd qu’il était. Bigre, habiles les Jarjayes…

Le Général en tout cas, son amie ayant été d’une remarquable inertie. Autant de charisme qu’une planche de grange…allez découvrir des destins crapoteux après, ah je vous vous jure !

 

Tout avait dérapé, se vautrait dans la plus parfaite absurdité. Les minutes s’écoulèrent d’une lenteur désespérante, à peine dix minutes, et voilà que les doubles portes s’ouvraient de nouveau. Oscar, encore un peu plus pâle, encore un peu plus grange, se laissait traîner. Les mêmes, assurément. Mais à la fois si transformés qu’un murmure se fit presque solide à se fendre devant eux pour leur livrer passage.

 

- Laissez-nous, je vous prie ! sourit avec force le Général, presque effronté de mâle assurance. Et vous, Monsieur, venez  avec moi ! Quand à vous…

 

 

Consterné, André vit l’intimidante silhouette se tourner vers lui, bien de face.

 

- Au lieu de jouer stupidement avec les tentures depuis tout à l’heure, allez chercher nos chevaux. Et fermez donc la bouche, mon garçon ! Ceci est d’ailleurs valable pour vous tous ! asséna t-il d’un rire carnassier en sortant du salon.

 

 

Damnation ! Voilà donc un Diable ! Toutes les précautions, toutes, pas une erreur ! Et vlan, l’humiliation, encore une fois la porte de chêne, les yeux en trou de serrure, en pleine cour de Versailles, vlan !

C’est tout bonnement incompréhensible. Recoller les morceaux du puzzle, voilà qui était facile sous l’avalanche de hontes diverses. Parce que vlan, à la fin ! Comment avait-il fait…et cet homme, là…

 

« Les chevaux, certes. D’accord. Rentrer au domaine sans rien dire, on se claquemure les oreilles, on fait semblant, peu importe. Très bien. On se prend des gifles, aucune importance. On enquête dans la foulée, Oscar crie, le Général tempête, le château s’écroule. Logique.

MAIS GIRODEL ! Que vient donc faire Girodel dans ce bourbier ? Il fréquente ce fameux café, et alors ! Pour faire des « tournois », quelle est encore cette fantaisie…des nobles en tricot de corps à s’envoyer les tables à la tête, sans doute ? Pourquoi Jarjayes l’a embarqué à leur suite ! Je ne vois même pas ce que cette marquise lui trouvait…si le Général l’interroge sur les ombrelles, ah ça va faire du propre ! On l’implosera comme du verre brisé. Oh…mais…les fenêtres justement…le verre…les fenêtres sont beaucoup moins solides que les portes en chêne…pas de serrure. Des rideaux évidemment…, mais en poussant un peu trop le feu dans l’âtre, ça s’ouvre, des fenêtres. Ca aère les secrets. Et Oscar n’irait pas jusqu’à jouer les matamores sur les pelouses. Ils seront trois, tout à l’heure. Ils vont parler avec ce Comte, ils ne vont pas se méfier. Qu’ils y viennent, avec leur vlan ! Cette fois, ils ne m’auront pas…Et je saurai, enfin… »

 

2.

 

 

 

 

 

 

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