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Chapitre 13

 

 

 

L’orfèvre en la matière, c’était lui. Le docteur ès science, lui encore, science plutôt...particulière certes, mais sans nul doute maître incontesté. Une source de savoir à laquelle s’abreuver en tout cas, et voilà qu’elle ne savait plus dans quelle direction courir, très, très loin ou bien tout à fait contre.
Oscar jura encore, plus prosaïquement dans ce couloir, à défaut de prendre un chemin quelconque.
Dans ce boyau qui sentait le graillon secoué des rires venant d’en bas...superbe lieu pour y jouer don destin, ha, vraiment...
Revenir sur ses pas ?
Entrer dans cette chambre, et suivre la troublante invite : “restez avec moi cette nuit”...avec tout ce que cela contenait de...de quoi, au fait ? Elle était furieuse, contre elle-même, furieuse d’être furieuse, dévidant l’évidence à l’infini : cet homme commençait à l’obséder par toutes les fibres de son être. A lui faire mal. Sans parvenir à se rendre pourtant, sans vouloir un instant penser trop précisément à ce qu’elle, Oscar, avait envie de faire en sa présence et sans boire comme un gouffre, cette fois.

La terreur qu’il surgisse sur le seuil soudain, et la surprenne environnée de ses idées lascives s’ébattant tout autour d’elle comme de petits cancrelats, poussa la jeune fille dans la sienne, de chambre, justement. Elle s’y laissa tomber dos contre porte, exsangue en vérité, par le spectacle toujours éminemment vivace de ce visage penché nimbé de voix suave. Et puis ce sourire, à la fin de l’envoi, que diable ! Cela n’était pas décemment possible d’avoir une bouche pareille, quant à la carrure...

Une idée, bon sang, et vite. Car d’obsession, son lieutenant devenait nécessité à une vitesse grandissante, la source n’était pas une image usurpée décidément pour les décrire, lui et sa “science”. Elle avait atrocement soif de tout ce qu’il promettait, sans réellement le vouloir, tout en le désirant, sans v...oh, assez !

Ouvrant les yeux, elle hésita à rappeler la pauvre petite bonne de l’auberge, si frête et si serviable. Un bain glacé...non, mille fois non, très mauvaise idée. Déjà parce qu’il renverrait à d’autres concepts, qui eux-mêmes renverraient au point de départ, c’est-à-dire ce à quoi il ne fallait pas penser.
Ou alors...ne plus jamais le revoir.
Tout oublier et partir sur les routes, prendre des bateaux, s’enterrer, se couper les jambes pour ne plus se laisser tenter par le chemin du retour.
Excellente option.
Voilà ce qu’elle devait faire, cela n’était donc pas si compliqué de trouver la voie du bonheur, au fond !

Malheureuse et dégoutée, Oscar reprit ses agitations dans le peu de place qui la séparait du lit. Dormir, autre notion inimaginable. Qu’avait-il dit, également ? Qu’elle le troublait...et puis toutes ces choses, ces belles choses, sur elle, sur ce lourd intérêt qui affleurait à chaque fois qu’il la regardait...foutre de foutre, s’étaler sur un drap et baver niaisement jusqu’à l’aube, comment cela se pouvait après de telles phrases ? Alors...y aller ? Tout contre ? Des larmes de frustration lui piquèrent les cils, empêtrée qu’elle était dans l’inaltérable cuirasse de sa masculinité de pacotille.

Une petite mallette brune capta soudain son attention, posée sur l’autre versant du lit. Qu’est-ce que...Un moment elle fut sa planche de salut : durant quelques secondes le poison Girodel ne tordit plus ses entrailles, fulminant plutôt contre le personnel d’auberge à la place, qui décidément ne comprenait rien. Cette chose appartenait à l’autre paonne enrubannée, cette excitée de l’aiguille dont André semblait de plus en plus entiché. Un petit caniche, voilà bien tout ce qu’elle en ferait. Et lui aussi porterait ruban, dans peu de temps, jappant après les jupes de cette coquette ! Peuh...

“Vous êtes une femme, pourtant sans l’être tout à fait”, avait-il ajouté encore. Une réplique guère applicable à cette Rose, assurément...Incapable de maîtriser ce mouvement somme toute très féminin, Oscar se regarda bientôt d’un air suspect dans la petite glace mis à la disposition des voyageurs. Minuscule. Tant mieux, un sourire n’y rentrerait pas, elle n’avait nulle intention de réitérer l’expérience traumatisante des derniers jours.

Ses yeux bleus mangeaient littéralement son visage. Ce qui n’était pas aussi...horrible qu’elle l’avait supposé.

- Oscar, ouvrez, nous n’avons pas fini notre conversation !

Damnation ! La jeune fille faillit gagner sept ans de malheur dans l’histoire, rattrapa in extremis le miroir et regarda la fenêtre en spéculant sur ses chances de ne pas se casser les deux jambes en sautant du deuxième étage. Au moins, elle les aurait, ses moignons ;  mais sans trois continents entre eux, cela ne servirait à rien.

- Tant pis, j’entre, vous l’aurez voulu.

Mais non, elle ne voulait pas ! Non ! Se retenant de lui lancer un “sortez, Monsieur” digne des plus mauvaises trousseries de campagne, Oscar se saisit de son épée en songeant que c’était pire encore, dans le genre grotesque. Démesuré. Inapproprié. Et désespérément dérisoire face à la violente joie de revoir le beau visage de cet homme décidément tentateur, dont elle planta la silhouette comme un papillon sur la porte refermée, la lame sur la gorge.

- La conversation était close, Monsieur !
- S’il s’agissait d’un monologue, certes. Mais la notion de conversation implique au moins deux volontés agissantes, et la mienne ne peut se contenter de questions sans réponses.
- Je n’en ai posé aucune, je ne suis donc point concernée. Sortez !
- Non. Tuez-moi si vous le souhaitez, mais non, je ne sortirais d’ici que lorsque vous m’aurez fourni explication : j’ai lu du désir dans vos yeux, à l’instant. De l’envie. Oseriez-vous prétendre le contraire.

- Je...je...oui, j’ose ! coassa la jeune fille en se sentant devenir coquelicot. Ce...ne peut être que le fruit de votre esprit dérangé !
- Vraiment ? sourit-il superbement. Est-ce la raison de ce coup de poing si vague, de votre fougue présente, qui je dois dire vous sied à merveille ?
- Vos flatteries de convenance ne m’intéressent pas, je connais désormais vos techniques : le cours est terminé, il me semble !

Girodel écarta brusquement d’un revers de main cette lame, s’y entailla légèrement les phalanges mais n’en eut cure, marchant sur son assaillante jusqu’à la forcer au repli. Confuse, l’estomac noué, Oscar tomba assise sur le lit à baldaquins en réalisant que là, réellement, elle touchait le fond du ridicule à toujours brandir l’arme inutile.

- Vos accusations sont non seulement stupides mais infamantes, Oscar ! gronda t-il. Pour vous-même ! Je peux concevoir que vous n’êtes guère habituée aux hommages masculins, qui le pourrait dans votre cas, d’ailleurs. Mais vous laisser penser et dire que je puisse mentir sur l’essentiel, c’est-à-dire fanfaronner par habitude sur votre charme si rare, et prenant, non ! Peut être ne vous l’a t-on pas dit, pas encore, et du diable si j’ai envie d’aller tordre le cou à votre père pour ne vous l’avoir déjà clamé, mais vous possédez une beauté absolument unique. Et cela ne peut me remplir de félicité ni de désinvolture désormais, contrairement à ce que vous avez le front de proclamer à torts et à travers.

Je ne sais ce que l’on raconte à la Cour, sur mes prétendues “pintades” comme vous les nommez si élégamment, ni sur les quelques conquêtes qui en effet émaillent ma jeune vie d’homme mais ce à quoi je puis prétendre, n’est certes pas la réputation d’un débauché ! J’aime les femmes, oui, cela est vrai, assez en tout cas pour n’avoir terni aucune réputation ni causé de pertes d’honneurs, sur ma foi ! Reconnaître mon trouble en votre présence doit-il faire de moi un libertin ?

Vous dire que vos baisers sont autant d’épines dans ma chair, autant d’appâts pour mes sens, et que votre...votre foutu caractère m’attache à vous au point de vouloir tout autant vous étrangler que vous vénérer ! Vous êtes la tentation incarnée, Oscar, et je vis désormais pour ce péché, foutredieu ! Mais je ne l’incarnerai certes pas sous le soleil noir de vos accusations : que je puisse me jouer de vous, non, cela je ne l’accepte pas.

L’autre nuit pourtant, je me suis damné par toutes les pensées de ce que je souhaitais vous faire quand vous étiez ivre, vous êtes pire...meilleure, oh par Dieu bien meilleure que le plus puissant des poisons, et si je dois griller sur quelques flammes diaboliques, Oscar, cela ne sera certes pas sur ces vétilles leçons que je dois vous dispenser, mais bien sur d’autres, autrement inavouables !


Elle ressemblait à une fleur pâle, maintenant. Le sang l’avait fui pour se masser dans sa poitrine, cognant de rage d’être comprimé sous l’affreux bandage de ses mensonges. Un homme, Oscar de Jarjayes ?

- Vous ne comprenez donc pas ? ...articula t-elle difficilement, d’une voix hargneuse.
Son menton tremblait, mais aucune larme ne venait, pourtant si proches un moment plus tôt ; le feu asséchait tout en elle. Son épée ploya lentement.

- Ce...n’était pas contre vous, Girodel, je ne vous accusais pas ! En vérité je...vous ne le devinez pas, foutre de foutre ?

Je...ne sais rien de ce que vous...ce que vous décrivez ! Je ne sais pas, entendez-vous ? Et pourtant...j’en ai envie...oui, terriblement...

La main lacérée cueillit l’épée mais ne chercha pas à forcer son visage lorsqu’elle se détourna. Il s’assit à son côté et laissa passer encore un moment, en silence.

- Si, bien sûr. Je m’en doutais. Le pressentais, plutôt, acceptant vos coups jusqu’à ce que vous-même l’admettiez. Vous avez peur ? De cette envie ?


Elle fit “oui” de la tête, regardant le drapé opposé, obsédé par la force assagie si près d’elle. Quelle soudaine douceur, amère, à prononcer son nom ! Il sonnait différemment, puisque l’homme face à elle venait de se révéler tel.

- J’admets que cela ne vous ressemble pas. En être perturbée me semble donc légitime.
- Vous ne comprenez décidément rien ! jeta t-elle en essayant d’être méchante. Je n’ai pas le droit d’être perturbée, ni...
- Ni d’écouter vos désirs.
- Je...je n’en ai aucun....Je ne sais pas ce que...enfin ce que ce mot signifie...
- Vos parents méritent réellement l’échafaud, gronda t-il. Je gage pour ma part que vous le savez parfaitement, Oscar. N’est-ce pas ?

Elle nia encore, par réflexe. C’était en vérité tout ce qui lui restait “d’avant” : peut-être ce drapé détenait des pouvoirs mystérieux tant il était laid et poussiéreux, mais elle se sentait différente, irrémédiablement.

- Je n’ai pas peur...murmura t-elle pourtant, têtue.
Elle l’entendit rire brièvement, guère plus haut qu’un souffle. Et cela lui fit du bien.
- J’aime à croire que vous n’avez pas peur de moi, au moins...
- Est-ce...compliqué, ces choses ?
- Compliqué ?! Que voulez-vous dire ?
- De...enfin, faire...cela, faut-il suivre des règles...
- Grand Dieu, mais bien sûr que non ! rit-il tout à fait.
- Ne vous moquez pas ! cracha t-elle aussitôt sans ménager sa colère, osant enfin le dévisager.

Méchanceté tombant d’un coup, sous le puissant attrait qu’il dégageait. Ses yeux, toujours. Ils fichaient tout par terre, sa colère et son coeur, de par l’ardent plaisir qu’ils avaient de plonger dans les siens.

- Pardonnez-moi, je suis un rustre vous avez raison, murmura t-il d’une voix toute autant renversante. Mais je ne me moquais pas de vous, Oscar. C’est juste que...vous n’avez nulle conscience de ce que vous provoquez, simplement à me regarder gravement comme vous le faites. Votre...ignorance, que vous fustigez, est votre arme la plus redoutable. Quand le comprendrez-vous ?
- Je...je ne saisis pas, bégaya t-elle en laissant son regard voguer de ses yeux à ses lèvres, de cette même expression qu’il avait qualifiée tout à l’heure. Désir, envie ? Oui. Et bien d’autres choses.
- Vous prétendez ne rien connaître, et je suis soumis à vos baisers...comment expliquez vous cela ?
- Vous...insinuez que j’ai déjà embrassé un autre homme ?!! explosa t-elle en se levant d’un bond. Vous êtes ignoble, sortez immédiatement ! Vous osez m’insulter de la sorte après vos...

Il fut tout aussi prompt, lui saisit durement les bras pour mieux la souder à ses yeux gris.

- Oscar, Oscar ! Allez-vous cesser de vous cacher derrière vos sempiternels moyens de défense, bon sang ! Croire à chaque instant que je cherche à vous humilier, et Dieu sait quoi ! Ce que j’essaie de vous dire est que...par Saint Georges, vous allez me rendre fou à me regarder comme cela, vous êtes décidément plus redoutable que je ne l’ai supposé !
- E...essayez d’être plus clair, alors ! jeta une Oscar encore plus fâchée au dehors, heureuse en dedans de constater que son sang circulait de nouveau ardemment dans tout son corps. A moins que les mains de son lieutenant y soient aussi pour quelque chose.
- L’effet produit par vos baisers ? Je doute que cela vous plaise à entendre, figurez-vous !
- Et pourquoi pas ! Vous êtes mon professeur, non ? Enseignez !  Et puis..ce n’était pas ma question, d’abord, s’embrouilla t-elle en sentant les mains masculines se crisper autour de ses bras. Vous parliez de soumission, je veux savoir pourquoi, en quoi !
- Vous allez le regretter...gronda t-il.

- Ne pariez pas là-dessus, Girodel ! et sans transition elle lui opposa le feu de ses propres lèvres, en ce choc des contraires provoquant la foudre, l’éclair, l’effervescence du volcan.

Bouche contre bouche, lancé tel son poing tout à l’heure, guère plus qu’un battement de cil. Et ce fut tout.

Il la regarda, comme pris dans quelque sortilège de glace. Oscar crut qu’il allait bel et bien lui broyer les membres, ne pouvant que lui opposer la flamme de son défi tout entier amassé dans le bleu orageux de ses yeux.
Vous êtes...la plus perverse ingénue que la terre ait jamais portée...sourda t-il d’une admiration non feinte, l’écrasant contre la cloison de la porte et la masse de son corps, en ce qui semblait être décidément sa marque de fabrique. Dès lors qu’il y mettait au passage un baiser d’une rare ardeur, comme maintenant, Oscar décida qu’elle ne se plaindrait plus des murs qui émailleraient leurs futures étapes.

Langue contre langue, lancé tel son poing tout à l’heure, mais pour l’éternité cette fois. Dieu ! Elle allait mourir, dans ce gémissement commun né du besoin de l’autre, crucifiée par la passion qu’elle y mettait sans même en avoir conscience une seconde plus tôt.

- Monsieur mon fils ? cria t-on soudain. Êtes-vous là ? Je cours dans ce lieu maudit depuis un siècle à votre recherche ! Je vous entends, aussi inutile de remuer terre et ciel pour me dire ce que je sais déjà : Girodel est introuvable, n’est-ce pas ?

Le ciel, c’était sur sa tête qu’il tombait ! Epouvantée par le délicieux carnage que son corps éprouvait, elle regarda l’homme qui venait de le lui faire vivre et réalisa qu’à jamais, elle serait tiraillée sans cesse par le froid et le chaud, l’instinct et le devoir. Son père, par tous les diables ! Juste derrière cette cloison bien mince, et devant...ha par Dieu, un ange de pure chair qui n’avait guère envie de rompre leur étreinte. La voix d’Oscar s’érailla, rassemblant tant bien que mal son manque de courage.

- P...père ?
- Mais bien sûr, quelle question ! Où est ce diable d’homme, le savez-vous ?

Girodel haussa un sourcil évocateur, quelque part contre sa joue, et ricana délicieusement dans ses cheveux en la pressant contre lui, possessif.

- Que...lui voulez-vous ?
- Vous êtes encore souffrant ? Quelle est donc cette voix de fausset ! Peu importe : il me prend que j’ai besoin de lui parler, à ce maroufle ! Cela ne va pas du tout, je veux savoir ce qu’il trame !

Oscar en avait une très nette idée, mais la notion risquait de terrasser son auguste géniteur. Et peut-être même elle aussi, si cet autre n’arrêtait pas de faire ce qu’il faisait dans son cou.
- Je...ne comprends...pas, dit-elle d’une voix mourante.
- Un maroufle, vous dis-je ! Vous n’avez pas besoin d’en savoir plus, puisque vous ne savez où il se cache !
- Non...en effet...
- Il ne perd rien pour attendre, croyez-moi ! Je m’en vais voir aux écuries mais demain, dès l’aube, croyez bien qu’il me trouvera sur son chemin, ha !

Des pas furieux résonnèrent, bien moins brutaux que les battements de coeur de la jeune fille, qui pour la première fois de sa vie faillit ployer aussi piètrement qu’une feuille d’arbre.  Aussitôt soutenue par une très serviable carrure.

- Votre père se douterait-il de quelque chose...
- Brillante déduction, Girodel ! exhala t-elle, toute de fureur et de joie emmêlées. S’il vous avait trouvé ici...vous êtes vraiment fou !
- C’est vous qui me séquestrez. Dites-moi...ne pourriez-vous me donnez autre chose que du “Girodel”, j’ai un prénom savez-vous...
- Je...je ne sais pas si...bredouilla piteusement Oscar.

Elle le regardait, ne songeant à ronchonner d’être encore dans ses bras, juste saisie. Par le ton intime de sa voix, la distance qu’il remettait peu à peu entre eux par un sourire plus doux, moins...avide. De quoi avait-elle l’air elle-même, voilà bien une chose à ne pas imaginer.
De fait, il comprit le réel sens de sa réponse. Il comprenait beaucoup de choses, ce jeune homme, contrairement à elle. Une évidence, pourtant, frappa la conscience alanguie d’Oscar.

- C’était cela que vous vouliez dire...tout à l’heure...Lorsqu’on est...attirés par une chose vous faisant vraiment...envie, on trouve...on trouve naturellement ce qu’il faut faire, sans...réfléchir, c’est bien cela ?

Il hocha la tête.
- Disons que c’est une ébauche, en effet. Même si ce n’est pas suffisant pour...vous.
- Et vous ne m’en direz pas plus ?
- Et je ne vous en dirai pas plus. Votre père va peut-être revenir, je dois partir.
- Je sais. Mais...
- Mais rien, Oscar. Pas ce soir. Pas maintenant et pas comme ça...vous allez encore me casser la figure très certainement, mais je vous désire trop, là, juste à cette seconde.
- Ce n’est pas une bonne chose, apparemment...
- Si justement, elle l’est même terriblement. Simplement...la peur est encore dans vos yeux. Ne protestez pas, c’est ainsi, je dois même vous confesser que j’en ressens également beaucoup.
- Vous avez peur de moi ?
- Intensément, sourit-il.

 

 

 

13.

 

 

 

 

 

 

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