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Chapitre 12.

Tremblements et voluptés

 

 

 

 

- Arrête ça tout de suite et ouvre cette porte, je ne le répèterai pas !!


Loin d’obtempérer évidemment, le jeune homme continua son approche et se contenta de lui sourire, encore plus charmeur.

Le souffle et l’esprit en désordre, Oscar essayait tant bien que mal de faire front devant la double menace de ses sens qui commençaient à s’emballer sérieusement, et celle de voir cette chambre devenir bientôt incroyablement petite pour pouvoir reculer indéfiniment comme elle le faisait.

Sans nul doute allait-elle tôt ou tard buter contre cette chose stupide appelée mur, invention ridicule s’il en est puisque totalement impropre pour échapper aux hommes séduisants.

Il lui fallait donc trouver autre chose, entreprise rendue extraordinairement difficile par l’éclat d’un regard clair qui lui causait d’étranges chaleurs à vrai dire, à moins que celles-ci ne soient dues qu’à l’ardeur du feu de cheminée.

Ce dont, pour être tout à fait honnête, elle doutait beaucoup.


- Mais qu’est-ce que tu espères, à la fin ! reprit-elle, agressive, je t’ai déjà dit que jamais je ne te pardonnerai ce que tu as fait ! Je te déteste, combien de fois faudra t-il te le répéter pour que tu comprennes !

- Que tu en sois toi-même convaincue, peut-être… dit-il d’une voix suave. Moi je crois plutôt que tu n’as qu’une envie, au contraire : que je te prenne dans mes bras !

Un cri de rage lui répondit.

- ANDRE !!! Tu es vraiment l’être le plus abjecte, le plus ignoble, le plus…le plus épouvantablement sûr de lui que je connaisse !


En vérité elle ne le connaissait plus du tout, cherchant désespérément son ancien ami d’enfance dans cet homme audacieux et frondeur, qui ne semblait réellement douter de rien. Consternée, les paroles du jeune homme prononcées un moment plus tôt lui revinrent en mémoire : depuis des années se tenait à ses côtés un mâle superbe dont elle n’avait jamais pris conscience…Très bien, mais s’en apercevoir de la sorte, c'est-à-dire depuis quelques heures seulement, ne contribuait vraiment pas à faire fonctionner ses capacités intellectuelles de façon normale !

Et pourtant, il fallait bien qu’elle trouve un moyen de se sortir de cet assaut de charme, car jamais, au grand jamais, elle ne céderait à cet espèce d’obsédé, même doté d’un sourire renversant. Oui enfin…doté d’avantages plus percutants également, situés dans des régions que les yeux de la jeune femme avaient de plus en plus de mal à ne pas aller visiter.


- M…maintenant ça suffit ! Donne-moi cette clé immédiatement.

- Viens la chercher alors, dit-il en s’arrêtant soudain, l’œil malicieux de voir monter d’un cran la fureur azurée.

- Espèce de cochon !!! fulmina en effet Oscar, si tu crois que je vais me prêter à tes petits jeux pervers et totalement grotesques, tu rêves !!

Mais tandis qu’elle parlait, l’Idée Lumineuse se fraya enfin un chemin jusqu’à son cerveau.

Lumineuse il ne fallait peut-être pas exagérer mais c’était la seule en tout cas, et c’était déjà beaucoup.


- Dis-moi…enchaîna t-elle en plissant ses yeux comme pour mieux le jauger,  …si je te proposais un marché plutôt.

- Quoi ?!

Elle sourit, satisfaite de l’effet de surprise. Cela commençait très bien.

- Et bien oui. Si je te donnais quelque chose en échange, me donnerais-tu cette fout…hum, cette clé ?

- Qu’est-ce que tu veux dire…

Elle devait jouer serré. André n’était certes pas un imbécile, il ne fallait donc pas lui laisser le temps de réfléchir. Comme en escrime : la botte secrète, maintenant !

Elle accentua son sourire enjôleur.


- Je parle d’un baiser, lança t-elle calmement.

- HEIN ?!!


Oscar jubilait. Son plan marchait à merveille, l’expression parfaitement médusée du jeune homme confirmait l’excellence de la manœuvre. Confirmait aussi qu’André n’était effectivement pas un imbécile. Hélas.

- Oh, toi…Tu as une Idée Lumineuse derrière la tête…murmura t-il, éminemment suspicieux face à ce brusque revirement.

- A part l’intension évidente de sortir de cette pièce, je ne vois pas ce que je pourrais te cacher, soupira Oscar faussement ingénue. Non, simplement…Tu admettras que ce que tu viens de me révéler est terriblement…nouveau pour moi : vois-tu, il me faut un peu de temps pour m’habituer…pour me faire à l’idée de…de tes sentiments …Mais puisque tu n’as pas l’air de vouloir me laisser sortir sans une petite compensation…je suis tout de même d’accord pour te donner un baiser. C’est équitable, non ?


Loin de rassurer André ce petit discours ne renforça que plus ses airs de doute.

- Mouais…j’ai bien compris où tu veux en venir : tu me soutires une promesse, et en échange tu me donnes une espèce de bécot infantile sur la joue. C’est ça, n’est-ce pas ?

- Mais non enfin !!  s’énerva la jeune femme de voir qu’il n’était décidément pas un imbécile. Hélas. Je…je te parle d’un vrai baiser torride et totalement scandaleux, avec ma langue caressant la tienne ! Voilà, cela te va comme explication ? dit-elle furieusement, hors d’elle de se sentir constamment poussée dans ses retranchements par sa faute.

Oh…si tu savais comme je te hais, André…

- Oui, et bien puisque tu ne dis rien, c’est que tu es d’accord, s’avança t-elle, résolue.


La seconde suivante la jeune femme se demandait si l’Idée était réellement si Lumineuse que cela.

Il faisait chaud dans cette pièce mais près d’André, curieusement, la température montait carrément de plusieurs degrés. Et ce n’était pas à cause du feu, là elle en était vraiment sûre.

Bon. Pas grave.

Se concentrer, ou mieux, penser à autre chose.

Tout près de lui, presque à le toucher, Oscar osa élever un regard qu’elle souhaita ensorceleur.

- Alors ? Elle se racla la gorge pour raffermir un ton bizarrement enroué. Ne me dis pas que tu as changé d’avis, sussura t-elle précipitamment et s’empressa d’offrir ses lèvres pour faire oublier au jeune homme le fait qu’il n’avait rien décidé du tout.

 

Elle se haussa sur la pointe des pieds et attendit, entrapercevant entre ses cils son air plus suspicieux que jamais ; mais il se pencha malgré tout, doucement… voilà, encore …

D’un geste aussi vif qu’inattendu, Oscar le repoussa alors de toutes ses forces et le fit basculer dans le piège qu’il avait lui-même apporté quelques instants plus tôt : la baignoire !


Il n’avait même pas vu qu’il se tenait à deux pas seulement, cet idiot ! Quelle merveilleuse, quelle Lumineuse Idée finalement ! C’est avec une incomparable joie que la jeune femme le vit s’affaler avec force éclats d’ écume auquel elle mêla celui de son rire triomphant.

- Alors, espèce de cochon vicieux ! J’espère que ce bain va refroidir tes ardeurs au moins !!  et de repartir dans la plus incoercible crise jubilatoire.

 

Croire qu’elle allait l’embrasser ! Après tout il n’était pas si intelligent que cela ! Heureusement.

- Cela t’apprendra à te moquer de moi !  réussit-elle à articuler entre deux fous rire. Désormais, tu y réfléchiras à deux fois avant de me défier !


Essuyant quelque peu ses yeux, elle détailla enfin le curieux résultat de sa manœuvre. Si les deux bottes et un bras pendaient le long des parois, l’autre bras avait totalement disparu sous l’eau blanche et parfumée, de même que la tête du jeune homme. Ridicule !! Oscar repartit de plus belle dans ses démonstrations joyeuses.

- Mon pauvre André ! Mais si tu te voyais !! Grotesque, tu es totalement grotesque ! André… tu m’écoutes ?

 

Secouée malgré tout de spasmes hilarants la jeune femme fronça les sourcils.

- Oh, très drôle vraiment de me faire croire que tu t’es noyé dans cinquante centimètres d’eau !  lança t-elle, sarcastique. Allez, sors de là ! Et ne compte pas sur moi pour t’aider !

Le froncement mécontent s’intensifia à mesure que disparaissaient les spasmes.

- Allez ça suffit, cela devient fatiguant.


Pas de réponse.

- André ?

 

Etait-ce normal que cela soit si long…

Guettant l’eau à présent tout à fait immobile, Oscar s’avança d’un pas, suspicieuse mais un peu, un tout petit peu inquiète tout de même.

Elle toucha légèrement une main pendante et se recula aussitôt.

Aucune réaction.

Elle recommença, un peu plus fortement.

Toujours rien.

- André !  s’écria t-elle, remarquant enfin le silence pesant qui régnait dans la pièce.

Cette fois elle se précipita vers le bras sans vie et le secoua frénétiquement.

En vain.

- Qu’est-ce qu…mais qu’est-ce que j’ai fait !! André !!! je…je ne voulais pas, je ne savais pas ! Pardonne-moi… »

Affolée, elle se pencha pour tirer ce corps inanimé hors de l’eau…lorsque deux bras puissamment musclés jaillirent et la ceinturèrent fermement pour la faire basculer à son tour dans l’eau froide.


Comprenant un peu tard qu’il s’était encore joué d’elle, Oscar vit le sourire splendide émerger des flots.

- Tu m’aimes donc un peu ? dit tranquillement André, à peine essoufflé.

La fureur de la jeune femme ne connut alors plus de limite !

- ESPECE DE SALAUD !!! se remit-elle à hurler en se débattant comme une furie, des milliards de particules liquides projetées à travers toute la pièce. Lâche-moi tu entends, lâche-mmmmmmmhh…

 

Le reste se perdit en un murmure indistinct, lorsqu’André s’empara fougueusement de ses lèvres pour lui donner le plus sulfureux, le plus scandaleux, le plus vibrant des baisers jamais reçu dans une baignoire.

Oscar essaya bien de se dégager désespérément, mais ses ardeurs guerrières se retrouvèrent littéralement muselées dans la seconde par une volupté qui explosa de manière brutale au creux de son ventre, faisant involontairement cambrer son corps tout entier.

A peine le temps de comprendre ce qui venait de se passer que le jeune homme l’écartait de lui.


- Ça, c’est pour le sale tour que tu viens de me jouer ! lança André avec autorité. Et ça, pour t’apprendre à réfléchir toi aussi avant de me défier !

Comprenant à la vitesse de l’éclair qu’il allait recommencer, Oscar voulut maladroitement se débattre mais les bras du jeune homme la ramenèrent résolument contre lui et il n’eut vraiment aucun mal à reconquérir ses lèvres avec passion.

Elle ne put de nouveau empêcher son corps de tressaillir sous l’ardente sensation de cette bouche si avide, qui la fouillait, la caressait, qui fit imploser surtout un plaisir inconnu, si intense qu’il en devint inconfortable.

Aussi, quand il quitta enfin ses lèvres, elle ne put que le contempler sans un mot, d’un regard immense où toute colère avait définitivement disparue.


Le souffle court, essayant à grand-peine de retrouver des pensées cohérentes, Oscar n’arrivait à détacher ses yeux du séduisant visage, comme si elle le voyait pour la première fois. Elle s’était inconsciemment accrochée à lui quand il l’avait embrassé mais à présent les sensations se faisaient plus précises, puissantes.

Elle sentit les muscles de ses bras rouler doucement sous sa paume, ce corps masculin dont elle connaissait tous les secrets vibrer et tressaillir contre elle.

Elle tremblait, mais ce n’était plus de froid comme elle l’avait toujours effrontément prétendu pour ne jamais avouer ses faiblesses.

Cette fois c’était bien par peur, par trouble. Et elle adorait ça.


- Oh toi… murmura t-elle, tu es vraiment l’être… le plus détestable que j’ai jamais rencontré, et elle s’approcha doucement de sa bouche pour l’effleurer timidement de la sienne, l’imbriquer d’une caresse légère puis l’éloigner encore, afin de mieux revenir la déguster, lentement, tel un fruit rare.


Elle devina son sourire, en imprima le captivant tracé sur ses lèvres avant de le redessiner de la pointe de sa langue, gourmande, avide elle aussi d’aller rechercher celle du jeune homme, si merveilleusement savoureuse.

Elle gémit quand il lui donna satisfaction, quand il reprit impérieusement sa bouche pour en goûter la pulpe d’un mouvement intense, profond.

Oscar retrouvait toute la griserie éprouvée fugitivement dans les bras du voleur qu’il avait incarné pour elle, ivresse démultipliée par l’endroit insolite où ils se trouvaient.

L’étroitesse de la baignoire rendait en effet chaque geste si intensément troublant, si intime…Oscar ne put se défendre de bénir sa Lumineuse Idée, véritable trait de génie bien involontaire…

 

( ndla : Involontaire ??? tu parles ! Cette fois-ci j’ai mis QUATRE jours pour leur trouver ce baisodrome !!! Pfff…aucune reconnaissance ces deux-là, vraiment…Bon, reprenons).

 

 


Insidieusement, sans bien comprendre elle-même, la jeune femme ne put empêcher son corps de suivre le rythme des lèvres d’André, elle s’aperçut soudain qu’elle ondulait contre lui, doucement, que ses cuisses caressaient délicatement le sexe du jeune homme.

L’ayant vu dans toute sa splendeur le matin même, elle s’étonna malgré tout que cette partie de lui fut si dure tout à coup, s’étonna également que cette dureté n’avait rien de désagréable, bien au contraire.

Elle accentua son mouvement.

Conséquence immédiate André quitta ses lèvres et elle faillit tout arrêter, déçue que son initiative la prive de cet intense et tout nouveau plaisir.

Mais lorsqu’elle sentit une bouche ardente se perdre dans son cou, lorsque des mains larges et douces étreignirent ses reins pour les souder à ce sexe d’homme avec une telle fièvre qu’elles lui arrachèrent son premier cri de volupté, Oscar dut s’accrocher désespérément aux puissantes épaules pour faire face au torrent de lave en pleine fusion lui traversant le corps.


- André, espèce de misérable…gémit-elle, ivre, …après tout ce que tu m’as fais subir…je ne devrais pas… Elle s’agrippa, presque désespérément, à la chevelure brune et s’offrit davantage aux baisers incandescents en rejetant son visage vers l’arrière. Je ne devrais pas ressentir ce que je ressens…je…je devrais te détester…

 

Le regard perdu, Oscar se laissa envahir par la jouissance naissante, incapable de résister désormais à tout ce qu’il créait en elle.

Le détester…alors qu’il était en train de la rendre à sa véritable nature, qu’il avait été capable des pires folies, allant jusqu’à sacrifier sa virilité aux yeux du monde pour la conquérir, pour mieux lui ouvrir les yeux sur elle-même… Elle gémit encore et ses poings se desserrèrent pour se faire d’une infinie douceur dans les cheveux d’André.


Surpris, ce dernier calma peu à peu la flamme de son étreinte pour la regarder, comprenant que quelque chose se passait dans l’âme de la jeune femme. C’était vrai.

Cette fois elle souriait. Son premier sourire de femme amoureuse…


- Oh, toi…murmura t-elle essoufflée, détaillant la mâle beauté de ce visage, …tu m’en a fais voir, tu sais.

André sourit à son tour, la laissant un peu se reprendre. Et se reprendre un peu lui-même aussi.

- Il le fallait. Sans cela, aurais-tu compris toute la magie de cet instant ? Si je ne t’avais fait comprendre avant combien cela peut être merveilleux d’être une femme, m’aurais-tu seulement écouté si je t’avais dis que depuis toujours je t’aime à en mourir ?

 

Oscar reçut l’aveu les joues toutes roses de plaisir…un peu à cause de ce qui se passait vers son bas-ventre aussi. Beaucoup même.

Son sourire ébloui s’accentua.


- Tu es vraiment fou…inventer une machination pareille ! Tu ne pouvais pas me le dire autrement quand même ? je ne sais pas moi…d’une façon normale !

- "Normale" ?!  s’exclama André, dubitatif, et Oscar de noter avec attendrissement que la stupéfaction élevait légèrement plus son sourcil gauche. "Normale", tu dis ? Comme si notre situation à tous les deux était normale ! Non mais tu me vois débouler dans ta chambre un beau soir, te servir un petit discours lénifiant sur ton obstination à vouloir être un homme du style : " tu-ne-pourras-jamais-changer-ta-vraie-nature",  ou…tiens, pire encore : "rouge ou blanche, une rose reste une rose…"

- Ouh, c’est joli ça !

- Ah oui tiens, c’est vrai… ça m’est venu comme ça. Bref te servir un discours ridicule que tu n’aurais évidemment pas écouté, et essayant de te violer par là-dessus pour te faire comprendre ta folie ? Je vois déjà d’ici le résultat grandiose que cela aurait donné !! Je ne suis pas totalement stupide, tu sais, il fallait bien que je trouve autre chose…

- Alors tu as inventé ce Masque Noir, poursuivit Oscar d’un ton rêveur, écartant amoureusement quelques mèches brunes. Auxquelles elle s’intéressa soudain. Et tes cheveux André, tu les a coupé n’est-ce pas ? Mais comment faisais-tu quand tu étais…enfin…

- Quand j’étais André jeune fille ? compléta t-il, amusé. C’est simple : un soir j’ai soigneusement coupé ma queue de cheval que je fixais par la suite comme un postiche, au gré de mes transformations. Comme ce soir-là, tu te souviens ? lors de ta première confrontation avec le Masque, dans le bureau de ton père. Ta surprise a été telle que je n’ai eu aucun mal à regagner à temps ma chambre par la façade de la maison, pour te jouer la petite comédie que tu sais en te faisant croire que je venais de tomber du lit ! Ce que tu ignorais par contre, c’est que sous l’infâme chemise de nuit se cachait encore le costume du voleur masqué que je n’avais pu retirer. Mais je me doutais bien que tu n’irais pas jeter un coup d’oeil sous la délicieuse mousseline blanche ! conclut-il, malicieux, appelant les protestations de la jeune femme.


- Tu n’es vraiment qu’un sale énergumène ! rugit-elle en effet, faussement outrée. Tu t’es vraiment bien moqué de moi !

- Eh, que veux-tu, soupira t-il, philosophe. A femme exceptionnelle, séducteur exceptionnel…Il fallait bien tout ça pour te conquérir, crois-moi !

Il se tut.

Oscar le regardait d’un éclat différent soudain, où l’admiration se le disputait au désir. Un éclat très prenant en vérité…


Inconsciente de l’effet que cela pouvait produire sur un homme, Oscar mordilla sa lèvre inférieure en laissant ses yeux descendre le long du tissu noir de sa chemise.

- Quand je pense aux aberrations que tu portais, cette chose immonde et toute rose en particulier ! Elle pouffa. Je crois que je n’ai jamais tant voulu assassiner une chemise de toute ma vie, que lorsque je t’ai vu affubler de la sorte !

- Et son occupant par la même occasion, j’imagine…

Lui imaginait d’autres choses depuis quelques secondes.

La jeune femme remonta vers les yeux clairs, y vit la tentation qu’elle pouvait engendrer et en éprouva une toute nouvelle sensation de plaisir…une pointe d’orgueil aussi.

 

- Tu sais… » commença t-elle d’un ton languide, depuis ce matin il y a tout de même une chose que j’apprécie beaucoup avec tes chemises…Elle sourit aux yeux interrogateurs.

- …c’est quand tu les enlèves !!

André lui offrit son sourire splendide.

- Et bien qu’est-ce que tu attends, vas-y !


Ses joues se colorèrent un peu quand elle attaqua les premiers boutons.

- Dis donc espèce de canaille ! Ne crois pas t’en tirer parce que tu es un peu plus beau que la normale, hein ?
Elle regarda avec appétit le torse hâlé qui commençait à émerger. Et bizarrement cela avait de drôles d’incidences sur sa respiration.
Et…et ne crois pas que je vais te pardonner si facilement…tout ça parce que tu es musclé comme un dieu, acheva t-elle en ouvrant de grands yeux brillants de convoitise lorsque la chemise ne fut plus qu’un souvenir abandonné sur le sol.

 

Le souffle considérablement raccourci, Oscar laissa une de ses mains suivre les pleins et les déliés vibrant de si délicieuse façon sous ses doigts.

Insensiblement son bassin reprit un langoureux mouvement contre celui du jeune homme. Elle le fixa d’un regard brûlant.

- Je te déteste encore, tu sais…un peu.

- Oh oui mon cœur ! c’est ça, déteste-moi… gémit-il en enfouissant passionnément son visage dans le cou de la jeune femme.

- André…chuchota cette dernière tout contre son oreille.

- Mmmm…

- Moi j’ai très envie que tu viennes jeter un œil sous la délicieuse mousseline de cette foutue robe !

- Quoi ? grogna t-il entre deux baisers.

- Déshabille-moi...murmura t-elle encore plus bas.

 

 

12.

 

 

 

 

 

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