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Chapitre 8.

À la découverte d'André

 

 

 

- Vingt-deux ! Vingt-deux cambriolages à présent, non mais vous vous rendez compte ? C’est invraisemblable ! Ce maroufle continue de se moquer du Roi, terrorise ses courtisans, couvre de ridicule les forces de police sans plus se gêner ! Vous savez que le Préfet parle même de donner sa démission ? Toute la Cour ne bruissait que de cette nouvelle ce matin, comme une ruche prise de folie ! Et le plus grave, c’est que l’on commence à médire de nous. Le nom des Jarjayes, en passe de devenir la risée de tout Versailles ! Ah, quelle infamie ! Quand je pense qu…mais vous m’écoutez Oscar ?


Debout devant la porte-fenêtre, la jeune femme quitta un instant la contemplation du parc et reporta son manque d’attention sur son père.

- Mmm ?...

Le Général de Jarjayes fronça des sourcils mécontents.

- Je me demande ce qui vous prend mon fils, je vous trouve bien étrange depuis quelques jours. Je suis en train de vous expliquer que notre nom va bientôt se retrouver souillé par ce bandit, ce Masque Noir, et vous semblez au contraire accueillir cette nouvelle avec une suprême indifférence ! Dois-je vous rappeler que c’est vous que le Roi a mandaté pour arrêter cette fripouille, et qu’en l’absence de résultats vous allez en être tenu pour seul et unique responsable ! Vous savez ce que cela veut dire, je suppose. La disgrâce ! Pure et simple ! Inutile de vous dire qu’après cela, même nos terres d’Arras ne suffiront à cacher notre honte et notre déshonneur ! Ne nous restera que l’Angleterre peut-être et cela, je ne le supporterai pas ! Je préfère encore la mort à l’exil plutôt que de fuir comme un chien galeux.


Oscar soupira discrètement. Elle connaissait si bien les colères dantesques de son père et leurs cortèges de serments outragés, ses promesses de vengeance, son honneur, son renom. S’il savait… s’il s’était seulement douté de la décision qu’elle avait résolu de lui annoncer, son père n’aurait eu nul besoin de recourir au suicide, elle l’aurait achevé dans la minute, à même son bureau ! Mais parce que le moment semblât soudain d’une cruelle ironie, on ne peut plus mal choisi en tout cas, la jeune femme se racla la gorge pour se redonner une contenance et décida d’attendre un peu avant de porter le coup fatal.

 

- Pardonnez-moi père. Vous avez raison, c’est abominable. Et que raconte t-on encore à Versailles à propos de ce voleur ? dit-elle aussi froidement que de coutume, jouant à la perfection son rôle de fils dévoué.

 

Mais tandis que le Général reprenait sa diatribe assassine, la pensée d’Oscar s’envola elle aussi vers le bandit masqué, pour bien d’autres raisons que son père évidemment.

Depuis deux jours, sa mémoire ou plutôt ses sens lui renvoyaient inlassablement les délices d’un baiser, le bien-être d’une étreinte fugace.

Et ce dernier salut, résonnant comme une promesse : « à bientôt, belle Oscar… ».

Pouvait-elle encore feindre de ne pas éprouver un sentiment qui allait bien au-delà du simple trouble, désormais ? C’était si différent de celui éprouvé pour Fersen ! Là où il n’y avait eu que souffrance, existait aujourd’hui un véritable feu la dévorant, une boule incandescente solidement arrimée au creux de son estomac.

Même si elle n’arrivait à démêler toute la portée de ce qu’avait provoqué cet inconnu, elle était sûre malgré tout de ne plus pouvoir être responsable de son arrestation. Mais jeter à la face de son père qu’elle voulait se démettre de ses fonctions de Colonel de la Garde n’était pas chose facile !

Aussi, elle choisit une manière plus douce de le préparer.


- Oui , je comprends, enchaîna t-elle dès qu’il eût fini. Père, je souhaiterais me rendre sur nos terres de Jarjayes, j’étais venu vous voir ce matin pour obtenir votre accord et pouvoir partir dès que possible. »

Le Général eut un haut-le-corps.

- Comment ? Vous voulez partir alors que ce maroufle est en train de mettre Versailles à feu et à sang ? ( il ne fallait quand même pas exagérer !) Et pour quelle raison je vous prie, qu’est-ce qui peut brusquement motiver une… il jeta soudain un regard éclairci. Oh mais attendez…Auriez-vous connaissance de quelques éléments nouveaux ? Seriez-vous sur une nouvelle piste ?

 

Oscar eut du mal à cacher un mouvement de joie. Mais l’idée était excellente ! Elle n’avait voulu qu’éloigner le bandit, puisqu’il lui avait promis de ressurgir tôt ou tard, mais dissimuler cette manœuvre par un prétexte qui comblerait de satisfactions son père était diablement bien trouvé.

Elle s’empressa de sauter sur l’involontaire trait de génie.


- C’est exactement cela, père. Et vous comprendrez que je veuille partir le plus rapidement possible.

- Aha ! Je le savais ! Je vous reconnais bien là mon fils ! Pugnace, comme à votre habitude. Ainsi notre nom sera finalement sauvé du déshonneur, peut-être même le Roi vous honorera t-il publiquement, devant tous ces vils courtisans qui nous dénigrent aujourd’hui. Quelle revanche ! Très bien, très bien ! dans ces conditions , je demande que l’on selle immédiatement les chevaux pour vous et André, ainsi vous…

- Non, père, coupa aussitôt Oscar. Je ne souhaites pas qu’André soit de ce voyage.

- Mais…pour quel motif ? S’il y a quelque danger, n’est-il pas logique qu’il soit à vos côtés, comme à son habitude ?

- Et bien en fait je…enfin…c’est-à-dire…


Les choses se compliquaient. Fournir de malhabiles explications était le plus sûr moyen d’insinuer dans le cerveau de son père un soupçon très difficile à extraire. Il était déjà assez miraculeux qu’il ne se soit pas encore ému des affriolantes tenues du jeune homme…Si en plus il devinait qu’elle ne partait pas pour les raisons supposées, les murs de la bâtisse ne résisteraient pas à sa colère ! Et bien tant pis, qu’André devienne son alibi puisqu’il n’y avait pas d’autre choix.


En fait, elle en fut extrêmement contrariée.

Chevaucher avec à ses côtés un énergumène capable de choisir pour tenue de voyage un dégradé turquoise, était vraiment la dernière chose dont elle avait besoin. Et s’entendre dire que c’était "seyant" !

Elle détestait ce mot ! Elle détestait André ! Quand au turquoise, on n'en parlait même pas mais elle détestait quand même !

Elle essaya de ruser.

Pas question qu’on la voit avec cet olibrius, les chemins de traverse, les sous-bois glauques et autres ornières seront parfaits pour faire route aussi discrètement que possible. En plus, si quelques lapins croiseraient cet espèce d’épouvantail à dentelles, nul doute que le trauma émotif les terrasserait sur place. Au moins on aurait à manger et ça économiserait les balles.


Mais ça, c’était sans compter les délicatesses de monsieur ! Il décréta qu’il n’était pas question pour lui de camper dans la forêt comme un sauvage, encore moins de dormir à la belle étoile avec toutes les petites bêtes qui allaient lui gratouiller les fesses.

Ah ouais ? Et mon poing dans la gueule, ça gratouille ça aussi ?!!

Misérable ! et…non, en fait elle pensa à un autre mot, très, mais alors très peu seyant celui-là !!

Toujours est-il qu’à la nuit tombée, André leur dégotta une vraie merveille : façade douteuse d’où pendait une enseigne grinçante, avertissant l’improbable voyageur qu’il allait avoir l’extrême bonheur de franchir le seuil du « Lièvre Fringant ».

Avec un nom pareil on pouvait s’attendre au pire.

On ne fut pas déçu.


L’intérieur était à la hauteur de la devanture crasseuse, avec des solives noires de suie et de graisse soutenant péniblement de grossiers murs de pierres. A mi-chemin entre la geôle moyenâgeuse et l’antichambre des Enfers, ce trou était en fait une ancienne grange transformée en repaire de beuverie pour les quelques paysans du coin et les soldats de passage, comme témoignait la tablée de gauche occupée par une douzaine d’uniformes débrayés.

Dire qu’Oscar et André firent sensation est un mot faible.

A leur entrée, la salle entière fit silence, une trentaine de pairs d’yeux s’immobilisèrent comme hypnotisés avec dans la pupille une vague envie de meurtre. Projet avorté cependant, quand on s’aperçut qu’il s’agissait d’un haut officier, accompagné qui plus est d’un objet marchant non identifié.

Ce fut surtout à cause de ce dernier qu’on s’abstint, chacun se lançant bientôt dans des spéculations complexes pour déterminer à quelle race appartenait cet animal inquiétant.


Les deux compagnons n’attendirent pas longtemps. Une barrique montée sur pieds traversa la pièce pour se présenter comme le patron de ce lieu choisi, puis multiplia les courbettes en les menant à une table en retrait. Alléché par la perspective de gonfler ses prix pour ces hôtes certainement cousus d’or, le tavernier ne fit pas traîner les choses.

Un ragoût noirâtre fut prestement apporté, accompagné de deux saucisses à peu près acceptables, suivies de la spécialité maison : le civet !

On comprenait mieux soudain, la raison d’une telle enseigne, certitude aussitôt évanouie quand on l’avait goûté. Ah, pour ça, elle n’avait rien de fringante cette mixture impossible à mastiquer, et on se prenait même à douter qu’elle ait jamais contenu le moindre morceau de lièvre.

Le tout arrosé de la « cuvée spéciale », débouchée évidemment pour les meilleurs clients, mais qui se révéla en fait un infâme vinaigre où, un beau jour, avait dû mariner un grain de raisin à l’insu de son plein gré.


C’est donc avec la plus sincère admiration qu’Oscar considéra bientôt son ami.

- Non mais…rassure-moi : ne me dis pas que tu trouves ça bon !

André acquiesça pourtant avec conviction, enfournant coup sur coup deux portions de civet et une moitié de saucisse.


- Assurément, c’est la tambouille la plus ignoble que j’ai jamais mangé de ma vie ! articula t-il la bouche pleine. Mais j’avais tellement faim que j’étais prêt à avaler un lépreux, sa crécelle et ses béquilles par-dessus le marché, et il lampa un verre entier de ce poison violent, sans même sourciller.

- Bon, en tout cas pas question de passer la nuit ici, enchaîna t-elle plus bas. Nous avons bien assez attiré l’attention sur nous.

- Ah non ! Tu ne vas pas recommencer ! je t’ai dit que je ne dors pas dans les sous-bois ! Ça sent le pourri. Que ce soit dans une grange, un coin d’étable ou une chambre sordide, peu importe mais je veux un toit au-dessus de ma tête, moi !

- Non mais tu vois où nous sommes tombés ! fulmina Oscar. Tu ne serais pas suicidaire par hasard ? Tu seras bien avancé lorsque tu te réveilleras avec un couteau entre les épaules, c’est un véritable coupe-gorge !


André soupira en levant les yeux au ciel.

- Ce que j’adore chez toi Oscar, c’est ton esprit positif. Nous dormirons à tour de rôle, voilà tout…

- Parfait ! railla la jeune femme. Nous n’aurons donc besoin que d’une chambre, excellent pour notre réputation ! Deux hommes dormant ensemble, on doit voir ça très souvent par ici !

André suspendit un temps sa mastication effrénée ( le civet !)

- Ah bon ? s’étonna t-il, angélique, tu crains pour ta réputation de bel officier célibataire ?

Les yeux d’azur se chargèrent aussitôt de lourds nuages.

- Tu sais André…je crois que c’est moi qui vais te tuer cette nuit…

 

Elle voulut continuer vertement l’aimable conversation, quand une grossière explosion de joie éclata dans la salle.

Un des soldats n’avaient rien trouvé de mieux que de saisir la serveuse par un poignet pour l’asseoir de force sur ses genoux, la pauvre fille se débattant comme elle pouvait dans l’indifférence générale, bien entendu.

Quand elle se mit à crier, Oscar n’y tint plus : la jeune femme se leva si brusquement qu’elle renversa sa chaise et traversa la pièce du pas décidé qui la caractérisait.


- Maintenant ça suffit ! Lâchez-la immédiatement, c’est un ordre !


Depuis longtemps déjà, les casernes de province affichaient une hostilité de plus en plus ouverte contre la royauté et ce que l’on appelait la noblesse d’épée. L’ordre ne fit donc aucun effet sur ces soldats frustres, augmentant même leur insolence et leur haine.


- Hep, les gars !  ricana le tortionnaire de la serveuse, vous avez vu ce p’tit colonel ? ça nous donne des ordres, ça se croit encore à Versailles, hein ! Qu’est-ce tu veux mon mignon, t’enfiler cette gueuse toi aussi ? Ben y’a qu’à demander alors !

Et sous les rires de toute la tablée, il enleva le tablier de la fille.

 

- Je vous ai dit de la lâcher !

Le soldat ne cessa vraiment de rire qu’au moment où Oscar lui arracha littéralement la serveuse des mains. Il se leva alors, titubant, l’œil jauni par la colère et les mauvaises nourritures.

- Non mais tu t’prends pour qui avec tes grands airs ! hurla t-il. Tu crois que j’vais laisser un’ demi-portion m’commander ? Ben tu vas voir, on va t’offrir une sacrée danse, moi et mes gars !

Il allait se jeter sur elle quand une jolie montagne bleutée boucha l’horizon d’Oscar.


- Holà, holà Messieurs ! Un peu de sang-froid voulez-vous ?

Son verre encore à la main, André s’était interposé et s’adressait à la cantonade d’un ton extrêmement jovial et dégagé.

- Nous n’allons tout de même pas nous battre, n’est-ce pas ? Ces grossières démonstrations de force n’amènent jamais rien de bon, je vous assure. D’abord c’est salissant, ensuite on se met tous à transpirer comme des gorets et cela finit invariablement par un sauve-qui-peut général pour échapper à la puanteur. Déjà que ça ne sent pas la rose…Enfin bref ! buvons plutôt cet excellent nectar en signe d’amitié !

Et de trinquer dans un silence de mort, au beau milieu d’une marée de regards assez ahuris, y compris celui d’Oscar d’ailleurs.


- MAIS C’EST QUOI, ÇA !!! beugla le soldat, hystérique, pointant un doigt assassin.

- Mon brave, » répliqua André d’un ton de léger reproche, on ne montre pas les gens du doigt, c’est malpoli. Et puis, vous devriez faire un peu plus attention à votre tenue, vous laver de temps en temps par exemple. C’est comme votre vareuse, une vraie catastrophe si je puis me permettre. Non seulement vous avez bavé, mais en plus la couleur outremer est complètement fichue.


Un compagnon de tablée se leva comme un ressort.

- Eh, dis donc toi, t’as fini d’insulter sa mère ? Et pis t’es qui d’abord, le frère du Colonel p’têt ?

- Ben moi j’crois qu’c’est plutôt sa sœur, s’esclaffa un autre.

- Ah ouais, ou sa cousine ! dit un troisième en provoquant l’hilarité générale.

- Ça y est, j’y suis ! cria alors le premier soldat, celui qui faisait face à André. Ces deux-là sont des sodomites, les gars ! C’est pas les femmes qu’ils s’enfilent, c’est les hommes ! Allez, v’nez tous, on va leur donner satisfaction pisqu’y z’aiment ça !  Il commença à dégrafer son pantalon tandis que toute la tablée se levait en riant d’une joie mauvaise. Croyez-moi mes gaillards,  ajouta t-il, celle-là, vous allez la sentir passer !


- Ah oui ? répliqua aimablement André. Et celle-là, tu la sens ?


Et d’envoyer un formidable coup de pied dans les roubignoles du bonhomme, suivi d’un direct à la mâchoire, histoire de faire bonne mesure.


Les paysans élevèrent une paupière molle : la cousine savait se battre ! voilà qui commençait à devenir intéressant . On avait si peu de distraction par ici…

Effectivement, après un léger temps de flottement, la vraie bagarre commença.

Voulant venger leur compagnon, tous les soldats se ruèrent en même temps sur Oscar et André qui profitèrent du désordre pour casser sans trop de mal un bon paquet de gueules avinées.

Ravis d’un tel spectacle le reste des convives ne fut pas long à mettre la main à la pâte et bientôt, toutes les bonnes volontés furent mises à contribution pour ajouter à la débandade. Y compris le civet d’ailleurs, qui se transforma soudain en arme de destruction massive.

Frustrés depuis tant d’années de ne pouvoir dire combien c’était mauvais ( forcément, il n’y avait pas d’autre auberge à la ronde ), tous se mirent en devoir de balancer son écuelle sur la première chose qui bougeait. Et comme tout bougeait justement, chacun eut rapidement droit à sa collection de morceaux de viande coincés dans les cheveux, son assortiment de taches de sauce pestilentielle, quand ce n’était pas un bout de cuisseau qui atterrissait en vol plané dans un œil.

Même la serveuse, certainement contrariée de ne pas avoir retrouvé son tablier, distribua allègrement quelques beignes

par-ci, par-là.

Selon les critères du coin on s’amusa vraiment comme des fous.


Les réjouissances battaient leur plein quand Oscar se sentit brusquement tirée vers l’arrière : André essayait tant bien que mal de la sortir de ce magma alimentaire, profitant que personne ne savait plus réellement pourquoi ni contre qui il se battait.

Les deux compagnons atteignirent la porte sans même qu’on les remarque.

Arrivés au dehors, essoufflés, hirsutes mais entiers, ils se regardèrent …et éclatèrent de rire !

Pour Oscar c’était comme si d’un coup ils retrouvaient toute leur ancienne complicité, le plaisir de se battre côte à côte où chacun de leur geste se complétait, l’esprit frondeur qu’ils avaient, adolescents, pour faire enrager Grand-Mère.

Elle n’en laissa rien paraître, s’en défendit même intérieurement, mais la jeune femme sentit brusquement combien l’ancien André lui manquait.

Elle avait beau prétendre depuis de longues semaines que peu lui importait cette nouvelle nature qu’il affichait, là, tout de suite, elle sut parfaitement que cela ne lui était pas égal du tout. Au contraire, elle en éprouva une curieuse contrariété au creux du ventre.


Oscar essaya bien de chasser ces curieuses idées mais elles revenaient sans cesse, tout comme les images de cette bagarre et l’attitude du jeune homme. Malgré ses airs fantasques, il s’était mis constamment devant elle. Pour la protéger. Pour prendre les coups à sa place. Pourquoi ?

Alors que ces dernières semaines il avait mis plutôt tout son talent à la faire enrager, ce soir il n’avait songé qu’à lui servir de cuirasse, sans se soucier de lui-même…

Il y avait là un mystère. Et tandis qu’ils reprenaient la route afin de trouver un endroit pour la nuit, Oscar résolut d’étudier le cas d’André de près.

 

De très près...

 

 

8.

 

 

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