top of page

Chapitre 9.

Trouble

 

 

 

 

Etudier André…

Mais comment se débrouillait-elle pour avoir des idées aussi idiotes !!!
C’était cette vinasse bue à l’auberge qui lui avait brouillé l’esprit ? Ou le civet, dont la sauce était depuis cinq minutes à l’origine d’affreuses brûlures d’estomac ?
Oscar douta vraiment de sa santé mentale lorsqu’elle sentit ses nerfs se vriller de nouveau face aux jérémiades du jeune homme.
Croire qu’il y avait un mystère, penser qu’André puisse avoir d’autres motivations que celle de lui gâcher l’existence !
Pas plutôt remis en route, qu’il se plaignait à n’en plus finir de n’avoir pu rester dormir à l’auberge. Et alors ! C’était sa faute, peut-être, s’il s’habillait d’une manière qui déclanchait chez tout le monde, y compris elle-même, l’envie irrépressible de lui taper dessus ?
Elle était de mauvaise foi, elle le savait, mais en vérité si elle adora s’énerver sur son ami, c’était surtout pour empêcher les curieuses idées de revenir.
La jeune femme fut donc soulagée d’apercevoir enfin une sorte de grange, ouverte sur toute sa longueur, destinée à faire sécher à l’abri des intempéries le foin pour le bétail.

- Regarde, voilà qui sera parfait pour prendre quelque repos. Toi qui voulais un toit, tu vas être servi ! Et ce sera aussi bien que l’espèce de bouge de tout à l’heure…

L’instant d’après, le jeune homme regardait de manière suspicieuse les monticules pourtant accueillants et confortables.
- Moi, je te préviens tout de suite : je ne dors pas là-dedans ! dit-il en prenant un air dégoûté.
- Bon sang André, tu ne vas pas recommencer ton cirque ! rugit Oscar. Qu’est-ce qu’il y a encore !
Il avança avec précaution.
- Ce tas d’herbe doit être plein de cochonneries. Et je n’ai pas envie de me réveiller dévoré par les puces, si tu veux tout savoir !
- Non mais…des puces dans du foin ?!!  s’étrangla t-elle. Tu n’as pas bientôt fini de te moquer de moi ? Tu vas arrêter tes simagrées tout de suite, ou je te jure que je t’assomme ! Tu verras bien alors, si tu ne peux pas dormir ! De toute façon, c’est ça ou rien. Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, nous sommes au beau milieu du trou du cul du monde, par ici ! Il n’y a rien d’autre à des lieues, alors tu la fermes, et tu DORS !!!
- Bon, bon…avec toi c’est toujours pareil, on ne peut jamais discuter…bougonna t-il en traînant les pieds.

Oscar leva au ciel des yeux furieux: bon sang, que Dieu retienne son bras cette nuit, sinon elle ne se contenterait pas de rêver d’assassinat, elle passerait à l’acte !
Elle s’étendit et lui tourna rageusement le dos, essayant vainement de trouver le sommeil. Au bout de quelques minutes pourtant, elle réfléchit.
Au fond , André n’avait pas tout à fait tort ; le foin ça n’est pas aussi confortable que l’on croit ; d’abord ça gratte ; et il est vrai que cela ne sent pas très bon non plus ; pas improbable aussi qu’il y ait de la vermine dedans.
Mais la jeune femme aurait préféré se faire hachée menue plutôt que d’admettre cette évidence aussi, lorsqu’elle entendit André s’agiter à l’autre bout de la grange, elle décida qu’elle dormait déjà.

- Oscar…
- ………………………
- Oscar !!
- …………………………………………
- OSCAR !!!
- Bon Dieu, mais qu’est-ce que tu veux encore !! se redressa t-elle brusquement.
- Dis…tu ne voudrais pas vérifier mon tas ?
- HEIN ?!!
- Mon tas…
- Mais QUOI, ton tas !
- Mon tas de foin…tu ne voudrais pas vérifier s’il y a des bêtes ?
- Non mais et puis quoi encore !!! » cria t-elle, tu veux que je te borde, aussi ?!!
Ah ça oui, elle allait le border de coups de pieds, ça n’allait pas traîner !
- Oh là là, mais quelle humeur…grommela André pour lui-même.  C’était pas grand-chose pourtant…ce voyage n’est déjà pas drôle…en plus Oscar qui n’a pas digéré le civet, apparemment…et puis ce tas de cochonner…
- LA FERME, ANDRE !!!
- Oui, bon, ça va ! Bonne nuit alors ! 

- ‘nuit… mâchonna t-elle.
Un instant elle crut qu’il continuerait encore longtemps mais fut soulagée d’entendre bientôt le silence nocturne les envelopper peu à peu, engourdissant les membres et les esprits de calme…………d’apaisement bienfaisant…………de quiétude…………jusqu’à ce qu’un cri sauvage n’en vienne fracasser la douceur.
André s’était relevé et hurlait comme un possédé.

- Ah ça, je le savais ! Je te l’avais dit, il y a quelque chose là-dedans !!
Elle se redressa comme une furie.
- Mais tu n’as pas bientôt fini, non ?!!
- Oscar, viens immédiatement ! Ça a encore bougé !
La jeune femme se leva d’un bond, avec dans l’idée que lorsqu’elle se recoucherait plus rien ne bougerait chez André après le traitement qu’elle avait très envie de lui administrer.
- Il y a un rat ou je ne sais trop quoi, poursuivait-il, mais je te jure que quelque chose vient de me courir dessus !
- Oh, ne me tente pas, André…gronda sourdement Oscar lorsqu’elle fut près de lui, jugeant que cette idée-là n’était pas mauvaise non plus.

Elle scruta intensément le monticule.
- Bon et alors ! Tu vois qu’il n’y a rien, absolument rien !
- Et moi je te dis que si ! Avance, tu verras.

Elle soupira, excédée, obtempéra sans trop savoir pourquoi d’ailleurs…et se rendit compte soudain, de l’absurdité de la situation.
Elle était là, elle, une femme, en train d’examiner un tas de foin pour le compte de son ami d’enfance qui faisait le double de sa force au moins, tout ça en pleine nuit, dans une campagne déserte et lugubre, à la poursuite d’un rat imaginaire qui venait soi-disant de lui courir dessus…
Furieuse de se laisser manipuler par l’attitude stupide du jeune homme, elle se retourna d’un geste vif pour lui dire sa façon de penser… et faillit mourir par asphyxie .

André la suivait de si près, craintivement, qu’elle venait de buter contre lui, tombant dans le guet-apens traîtreusement tendu par un jabot de dentelles turquoises, son visage aussitôt enfoui par l’invraisemblable quantité de tissu.
Alors ça, c’était la goutte faisant déborder le vase !
Elle se dégagea, hors d’elle

- Bon maintenant ça suffit, André ! J’en ai assez, je m’en vais ! Toi, tes rats et tes puces vous vous débrouillerez tout seuls, je m’en contrefous, mais moi je vais dormir ailleurs !!!
- Mm…mais tu ne vas pas me planter là, quand même !  lui cria t-il tandis qu’elle allait chercher son cheval.
- Merde !
- Tu ne peux pas me laisser au milieu de cette campagne hostile !
- Merde, te dis-je !!! hurla t-elle.

Qu’il aille au diable ! Ou mieux encore c’est elle qui irait ! Tout, plutôt que de rester une minute de plus en compagnie d’un tel zouave !!!
A défaut de rendre visite au Maître des Enfers, Oscar se contenta de traverser la route pour choisir un coin tranquille en contrebas, près du petit lac naturel qu’ils avaient longés un moment auparavant. Elle arrima son cheval à un bosquet, prit une couverture et sa selle pour s’en servir d’oreiller et balança le tout parterre.

Mais quel abruti !! Enfin ça, ce fut le premier qualificatif, bientôt suivi d’une bordée d’injures… plus explicites. Encore heureux qu’il ne l’ait pas suivie ! ou bien sinon elle… sinon…et sinon… quoi, justement ? Pourrait-elle réellement lever la main vers lui, pourrait-elle faire toutes les choses que sa colère lui dictait, depuis des semaines ?

Allongée à plat dos, le nez dans les étoiles, elle réfléchit à la véhémence de ses paroles, à l’instant, aux sentiments violents qu’elle sentait bouillonner en elle. Et tout cela pourquoi…Parce qu’André dérogeait l’ordre établi ? parce qu’il était différent soudain, de ce qu’elle avait toujours cru, parce qu’il ne se coulait plus dans le moule qu’elle s’était peut-être elle-même fabriqué, depuis leur enfance…
Elle le traitait de tous les noms parce qu’il désorganisait son confort moral, à elle, parce qu’il ne correspondait tout simplement pas à l’image que l’on peut se faire d’un homme ?
Parce qu’il était différent, hors normes…tout comme elle l’était.

A cette idée quelque chose mollissait dans la région de son cœur, elle ne put s’en défendre, comme…un regret. D’être si dure avec lui, intolérante, d’une telle incompréhension qu’elle en était devenue égoïste.
Avait-elle seulement songé à autre chose qu’à elle-même, ces derniers jours ? Elle ne pensait qu’à la honte qu’il lui causait sans cesse, et Dieu sait s’il avait montré du talent dans ce domaine, ce scélérat !

Ce ne fut qu’un sursaut de colère, brève, retombée aussitôt par la brusque conscience…du courage d’André. Son courage, oui, d’exposer ainsi sa nature véritable sans peur des opinions hostiles ou moqueuses, des préjugés, des mesquineries, comme tout à l’heure à l’auberge.
En cela, elle n’était pas comme lui…
Oscar écarquilla ses yeux, les emplissant de la voûte céleste à s’en faire pleurer, terrassée par la force de l’évidence : contrairement au jeune homme, elle n’avait pas cette sincérité.
Elle n’avait pas osé, comme lui, braver les conventions pour redevenir celle qu’elle avait toujours été…une femme.
Et repensant aux paroles d’un être sombre, masqué, crucifiant précisément sa lâcheté face à l’imposture de sa condition, elle se prit à penser qu’André était bien le seul homme qui ne mentait pas, qui affichait au contraire pleinement, effrontément parfois, son vrai visage.

Lui, ne se cachait pas derrière un masque.
Oscar se releva, lentement, ses yeux essayant de percer l’obscurité. Où était-il maintenant ? Occupé sans doute à pester contre le confort rudimentaire d’un tas de foin…

Elle s’en voulut, regrettait son attitude mais comment faire ? Elle était si peu habituée à la douceur, à manifester de la gentillesse envers lui. Comment s’y prendre ? Elle fit quelques pas hésitants, renonça, maladroite en ne sachant plus que décider…

Elle s’allongea de nouveau, bien forcée d’admettre que cela n’était pas si facile de présenter des excuses… mais elle était déterminée malgré tout.
Enfin…demain. Demain elle lui dirait.

Elle dormit extraordinairement mal.
De gros rats turquoises l’avaient poursuivie toute la nuit, durant les quelques instants de sommeil qu’avaient daigné lui accorder ses insomnies plutôt, et la fatigue occasionnée liée à la dureté du sol fit regretter amèrement à la jeune femme le nombre infini de muscles que peut contenir un corps humain.
Pas une parcelle qui n’était douloureuse et meurtrie.

Chassant ces premières sensations désagréables, les résolutions de la veille ressurgirent très vite, confortant Oscar à partir à la recherche d’André sans attendre.
Peut-être que le simple fait de lui demander s’il avait bien dormi suffirait…après tout, pas la peine de s’épandre dans d’inutiles excuses, pleines de sentimentalisme ridicule et… Non ! Non, elle ne devait pas faiblir. Elle avait été si méchante, et elle en avait tellement honte surtout qu’il fallait lui montrer un autre visage désormais.
Laissant sur place son cheval, elle remonta lentement la berge et le chemin, s’aperçut qu’elle ralentissait son pas à mesure que la grange et l’inéluctable confrontation approchaient.

Allons, un peu de courage pour une fois ! ne cessait-elle de se dire, ses jambes devenues de plomb et le cœur emballé. Mais tant d’énergies furent mobilisées en pure perte : aucune trace du jeune homme ni de sa monture, sur quelque tas de foin que ce soit.
La colère d’Oscar reprit immédiatement ses droits. Ce misérable avait-il osé, par dépit, reprendre la route sans l’en avertir ? Elle qui était prête à lui servir un petit discours bêtifiant de remords ! Ah ça ! Il allait voir de quel bois elle se chauffait, oui ! Alors qu’elle venait de se morfondre toute la nuit, monsieur était peut-être déjà en vue de Jarjayes et allait l’accueillir avec son sourire béat, heureux du bon tour qu’il lui avait joué ! Bon sang, mais elle était vraiment stupide !

Elle repartit d’un pas furieux et tout à fait assuré cette fois, résolue de lui envoyer un coup de poing en guise de bonjour.

En guise d’au revoir également.
En guise de tout en fait, elle ne lui parlerait plus autrement jusqu’à la fin de sa vie, c’était décidé !

Comme une approbation, la jeune femme entendit son cheval hennir sur la droite, auquel fit écho un autre, plus faiblement, tout à fait sur la gauche celui-là. Le cheval…d’André ?
Un peu calmée mais pas vraiment de bonne humeur non plus, Oscar redirigea ses pas pour lui dire quand même sa façon de penser.
Et plus question de lui faire des excuses, ah ça non, plutôt mourir !

Mourir ?

C’est exactement la sensation qu’elle eut un moment plus tard…

Elle s’avançait, passablement énervée, une phrase assassine prête à jaillir des lèvres, lorsqu’au détour d’un bosquet la jeune femme pila net, son cœur manquant un battement alors que ses yeux s’ouvraient démesurément sur un spectacle pour le moins…imprévu.

Là, face à elle, dans les premiers rayons de cette aube naissante, se tenait André entièrement nu finissant calmement de se sécher du bain qu’il venait de prendre, la tête encore recouverte du tissu avec lequel il étrillait vigoureusement ses cheveux humides.
Une voix intérieure hurla à Oscar de laisser ses yeux rivés sur ce bout de tissu camouflant le visage du jeune homme, mais non, rien à faire.
Un peu comme lorsqu’on se trouve suspendu au bord d’un précipice et qu’une bonne âme vous crie ne pas regarder en bas pour ne pas avoir le vertige. Et qu’est-ce que vous faites aussitôt, bien sûr ?
Vous baissez les yeux.
Ce fut pareil.
Oscar regarda en bas.

Et elle eut le vertige, découvrant la plus ENORME, la plus attrayante des preuves qu’André, en dépit des apparences de ces dernières semaines, appartenait bel et bien à la gent masculine.
Aucun doute là-dessus.
Déjà chahutée par une telle constatation, la jeune femme en reçut une deuxième de plein fouet, celle d’une musculature de rêve lui rappelant furieusement les œuvres d’art des jardins de Versailles.

André avait dû poser pour la quasi-totalité des sculpteurs, pas d’autre explication possible aux perfections étalées sous ses yeux. Des longues jambes aux cuisses musclées et fermes, au bassin s’amincissant par la vertu d’abdominaux parfaitement dessinés, pour mieux s’évaser harmonieusement sur la largeur du torse et des épaules puissantes…une vraie splendeur. Sans oublier l’ÉNORME preuve, évidemment, attirant irrémédiablement ses regards émerveillés…

- Tiens, bonjour Oscar ! Bien dormi ?
Pas gêné pour deux sous, André venait d’émerger et acheva d’essuyer ses épaules.

- ANDRE !!! s’écria Oscar en se détournant furieusement, rouge et mortifiée d’avoir été surprise en pleine contemplation béate. Tu ne peux pas t’habiller quand tu te laves, non ?!!
- Quoi ? rit le jeune homme à cette question absurde.

Et Oscar, consternée, d’imaginer que…la preuve devait bouger, elle aussi, lorsqu’il riait…Mais elle était folle !!! Comment osait-elle avoir de telles pensées !
Son agressivité n’en eut que plus de vigueur, son trouble également.

- Tu n’es pas un peu malade de…de…de t’exposer ainsi ? jeta t-elle, l’esprit confus. Et…et puis si quelqu’un d’autre t’avait surpris, d’abord !!
- Oh je t’en prie, c’est toi-même qui disais qu’il n’y avait pas âme qui vive à des lieues à la ronde.
- Oui…et bien…et bien il y a moi, justement !!! Alors tu pourrais tout de même être un peu plus pudique !
Il rit encore.
- Mais qu’est-ce qui t’arrive Oscar, tu m’as pourtant déjà vu tout nu !
- CO…COMMENT ?!!
- Mais oui, souviens-toi…Au lac de Jarjayes, juste avant la fête de l’Eté.
- Mais nous avions SIX ans, André !!! rugit Oscar, décontenancée et furieuse de la désinvolture du jeune homme.
- Bah, j’ai changé depuis… et alors, la belle affaire…soupira ce dernier, très à l’aise en effet, la dépassant tranquillement pour chercher ses vêtements un peu plus haut.

Et la jeune femme de constater en se décochant la mâchoire qu’avec André, à pile ou face on était toujours gagnant. Aussi beau des deux côtés, comme témoignait un sublime postérieur ondulant souplement au rythme de sa démarche.

- A propos de bain…tu devrais en faire autant, dit-il en remettant son pantalon puis se retournant.
- Quoi…qu’est-ce…qu’est-ce que tu dis ? balbutia t-elle, ayant tout juste eu le temps de remonter ses yeux vers son visage.
- Tu n’as pas l’air très réveillée, dis-moi…Je te dis que tu devrais faire un brin de toilette, toi aussi ! Ton uniforme est dégoûtant et tu as encore un bout de civet coincé dans la frange. »

Comme si elle pensait au civet en ce moment…
- Quoi…qu’est-ce…qu’est-ce que tu dis ?
- Tu sais Oscar, dit-il en s’éloignant, si tu as l’intention de répéter chaque phrase deux fois, la conversation risque d’être longuette…

Un désastre. Ce voyage était un véritable désastre.
Elle fit quelques pas vers le lac lorsqu’elle fut seule, contempla un instant le paysage dont elle ne vit rien, voulut s’asseoir…et constata qu’elle l’était déjà. Mais que lui arrivait-il, bon Dieu !!! Elle était devenue folle, voilà la vérité !!! Une aberration de la nature, voilà ce qu’elle était. Ressentant d’invraisemblables choses pour…mais non, enfin ! Elle ne pouvait pas, ce n’était que cette sauce abominable qui la brûlait toute entière…


Toujours est-il qu’elle n’osa absolument plus lever les yeux vers André durant tout le trajet restant. Encore moins avait-elle fait ce brin de toilette suggéré par le jeune homme. C’est donc dans un état assez lamentable, tant physique que moral, qu’Oscar arriva enfin sur ses terres le soir même.

- Oh bon sang…quelle fatigue ! s’exclama André lorsqu’ils entrèrent dans le grand hall du Château Jarjayes. Je vais immédiatement voir l’intendante pour qu’elle te prépare un bon bain chaud, Oscar. Je ne voudrais pas te vexer, mais tu empestes !

A l’évocation du mot « bain », la jeune femme se sentit rougir dans la seconde, tandis que les images de la matinée revenaient en pagaille.
Et sans demander son reste elle se rua à l’étage, grimpant l’escalier monumental quatre à quatre.

André ne bougea pas, entendant la porte de la chambre d’Oscar vaguement claquer là-haut. Alors, dénouant aussitôt son jabot comme une entrave intolérable, il regarda les hauteurs avec un lent et rayonnant sourire.

- Plus qu’une épreuve, mon amour. Plus qu’une… murmura t-il.

 

 

9.

 

 

 

 

bottom of page